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Les taux de malnutrition sont en hausse en Haïti

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6%, C’est le taux de malnutrition aigüe globale révélé par l’enquête nutritionnelle SMART, alors qu’il était de 4% selon l’EMMUS VI (2016-2017). Selon les résultats préliminaires présentés le 30 janvier 2020 par le Ministère de la santé publique et de la population (MSPP), la malnutrition aigüe sévère se situe à 2,1%, dépassant légèrement le seuil d’urgence de 2% fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), contre 0.8 % de l’EMMUS VI. La malnutrition chronique est à 22,7%, légèrement en hausse par rapport au 22% de l’EMMUS VI.

La malnutrition aigüe globale qui regroupe les taux de malnutrition aigüe sévère et modérée est en hausse dans six départements sur 11 domaines enquêtés, à savoir l’Aire Métropolitaine (6,5%), l’Ouest (6%), le Sud-Est (5,6%), le Nord (5,5%), le Nord-Est (5,4%) et le Grand-Anse (5%). L’Aire Métropolitaine affiche également au taux de malnutrition aigüe sévère inquiétant de 2,5% (soit au-dessus du seuil d’urgence de l’OMS de 2%).

« Il nous faut hâter le pas pour l’atteinte de l’objectif du développement durable 2, qui nous commande d’ici 2030, d’éliminer la faim, d’assurer la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et enfin de promouvoir l’agriculture. A cet effet, il y a une urgente nécessité de renforcer la coordination de toutes les parties prenantes et de consolider notre approche multisectorielle. Ceci nous permettra d’obtenir des résultats plus significatifs dans le court délai qui nous reste », a déclaré Greta Roy Clément, Ministre de la santé et de la population (MSPP) à l’occasion de la présentation des résultats préliminaires. 

L’UNICEF Haiti a mobilisé des fonds d’urgence de son siège et un financement d’ECHO, pour accompagner le Gouvernement haïtien dans la réalisation de l’enquête SMART.  Il était nécessaire de disposer de données récentes sur la situation nutritionnelle des enfants et des femmes. D’où la nécessité de mener une enquête nutritionnelle anthropométrique et de mortalité rétrospective utilisant la méthodologie SMART. L’enquête a sélectionné 3.591 enfants répartis dans 7.828 ménages. La collecte des données a été faite par 43 équipes de trois (03) personnes et 23 superviseurs qui ont été formés par la Direction de la Nutrition, l’Unité d’Etudes et de Programmation (UEP) et la Direction d’Epidémiologie, du Laboratoire et de la Recherche (DELR).

La malnutrition peut avoir des effets irréversibles sur la croissance, le développement et le bien-être de l’enfant. Un retard de croissance au cours des 1 000 premiers jours de vie est associé à de moins bons résultats scolaires, non seulement parce que la malnutrition entrave le développement cérébral, mais aussi parce que les enfants souffrant de malnutrition sont plus susceptibles de tomber malades et de manquer l’école. A bas âge, sa forme aigue sévère peut coûter la vie à l’enfant.

« Alors que la situation nutritionnelle des enfants inquiète davantage, nous voyons les financements qui s’amenuisent, entrainant le retrait de beaucoup de partenaires spécialisés dans la prise en charge de la malnutrition aigüe. Nous espérons que les nouvelles données révélées par l’enquête serviront à attirer plus d’attention vers la lutte contre la malnutrition », a déclaré Manuel Fontaine, Directeur des programmes d’urgence de l’UNICEF. « J’en appelle aux partenaires, aux donateurs et à toutes les parties prenantes d’augmenter les ressources et de redoubler d’efforts afin de continuer à combattre efficacement la malnutrition en Haïti ».

Le Ministère de la Sante Publique et de la Population a reçu l’appui de l’UNICEF Haïti pour la réalisation de l’enquête SMART. Grâce à cette enquête, des données fiables seront disponibles, et elles guideront la prise de décisions d’interventions plus efficaces de lutte contre la malnutrition chez les enfants haïtiens.

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