L’escroquerie classique!
3 min readLe pays s’engouffre de plus en plus dans une situation sociopolitique et économique de toute apparence irréversible. Tout le monde vivote comme si la vie est devenue une somme d’expériences insipides. Rien ne fonctionne, sinon les gangs qui multiplient leurs forfaits multiformes et les leaders politiques qui discutent des postes politiques.
L’État est quasiment absent. Personne n’est censé être au chevet de la population livrée à la merci des bandits. Difficile de séparer les bonnes graines des mauvaises. Impossible de cerner les limites de l’État dans ce flux de criminalité qui s’amplifie jour après jour.
Les dirigeants de l’État, que la population (les contribuables) finance pour administrer le pays, se mêlent à toutes les mauvaises combines au point de laisser présumer qu’ils sont les patrons et les géniteurs de cette insécurité parmi d’autres péripéties qui torturent la nation. Cette politique de « lese grennen » est douteuse, d’autant plus qu’un ancien haut fonctionnaire américain qui travaille sur Haïti a affirmé que le gouvernement supporte les gangs.
Dans ce pays, on ne fait que parler de tout : démocratie, État de droit, reddition de comptes, etc. Les taxes payées ne sont pas retournées sous forme de services. On dirait plutôt que c’est la torture qu’on récolte. On paie pour des titres et des fonctions.
Logiquement, on est payé pour fournir un travail, un service. Si l’on se montre incapable d’être productif, les recours sont la démission ou la révocation. Nos dirigeants ont pris l’administration publique pour une vache à lait. On met l’État et son argent au service d’activités claniques et mesquines. Dans cette institution, on ne travaille pas, mais on perçoit son salaire. Bref, nous avons affaire tout simplement à de vrais jouisseurs.
L’image que le pays présente à l’heure actuelle est anarchique. Chacun se dirige soi-même. On ne saurait expliquer l’attitude laxiste du Premier Ministre figurant. C’est aussi pareil dans le cas du DG a.i de la PNH, Léon Charles inexistant, des ministres, des directeurs généraux, de la justice globalement. Percevoir des salaires pour un travail non fourni n’est autre qu’un vol.
Le silence des Autorités sur le pourrissement de la situation sécuritaire du pays, leur indifférence face à la cherté de la vie, au dépeuplement des quartiers populaires, à la rareté de carburant chronique, en disent long. Les civils armés opèrent en toute quiétude, la PNH ne fait que constater. Dans certains cas, le haut commandement laisse assassiner les pauvres policiers et abandonne leurs corps aux malfrats. Les bandits ont à plusieurs reprises mis la main sur des blindés de l’institution. Aucune réponse punitive, aucun plan pour résoudre le problème, on dirait que tout va bien. Le peuple se saigne aux quatre veines pour honorer son devoir vis-à-vis de ses dirigeants. Eux, de leur côté, l’ignorent complètement.
Cette attitude de grand laxisme n’est comparable qu’à une sorte de vaste escroquerie. L’État vole les contribuables. Des gens malhonnêtes profitent des ressources de l’État pour satisfaire leurs ambitions politiques mesquines. Le service pour lequel ils sont payés n’est pas donné, les institutions sont dépourvues de matériels, la mort frappe à la porte de tous, pendant que les dirigeants perçoivent leurs salaires comme s’ils n’avaient aucune redevance vis-à-vis du peuple.
Daniel Sévère
danielsevere1984@gmail.com