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L’insécurité a encore frappé, Éric Jean Baptiste n’est plus

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Triste est ce samedi matin où les nouvelles affluent. Victime d’une attaque armée dans la nuit du 28 au 29 octobre 2022 à Laboule 12, l’homme d’affaires, l’homme politique, le Secrétaire Général du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) et ex-candidat à la présidence de la République,  Éric Jean Baptiste, est passé de vie à trépas. Le monde politique pleure le départ d’un citoyen engagé.

« Esperans la vi moun Ayiti se 24 h tan. Mèsi Bon Dieu ak tout sa nou pa wè yo pou pwoteksyon Roberson Alphonse jwi anba kriblay ansasen. Pita se pral tou pa kilès ? Èske lap gen menm chans la ? Dirijan kip a sekirize vi, kip a pèmèt menm ti moun al lekòl, sa yo itil ? #foknoupale », avait déclaré M. Éric Jean Baptiste dans un tweet le 25 octobre après que le journaliste Roberson Alphonse ait de justesse survécu à une attaque d’individus armés. Après avoir échappé à une attaque armée le 1er octobre 2018 à Carrefour-Feuilles, quatre ans plus tôt, il n’a pas eu cette fois autant de chance, tout comme l’agent de sécurité qui l’accompagnait, décédé comme lui.

Une fois de plus, le Gouvernement condamne

Le réseau social Twitter semble être la nouvelle instance judiciaire haïtienne. À chaque nouveau meurtre, à chaque action criminelle perpétrée par les gangs armés dans le pays, les autorités se contentent de réagir aux moyens de tweets. « L’horrible assassinat du leader politique, Éric Jean Baptiste, et de son garde du corps a, une nouvelle fois, plongé la nation haïtienne dans l’émoi. Nous condamnons énergiquement ce crime odieux contre ce patriote, cet homme politique modéré et engagé pour le changement », a déclaré le Dr Ariel Henry dans un tweet ce 29 octobre.

Quant au porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire (SDP), ancien opposant à Jovenel Moïse et désormais fidèle allié du Gouvernement en place, l’opportunité s’est présentée pour rappeler l’importance de la solution proposée par le Gouvernement en place, l’intervention de forces militaires étrangères. « […] Haïti a besoin du support de ses amis étrangers pour sécuriser son territoire. C’est évident », a ajouté Me André Michel dans un tweet où il condamne ces assassinats du 28 octobre.

Comme l’a mentionné un article de Le Quotidien News publié le 14 août 2022, sur l’assassinat crapuleux de l’ex-Senateur Yvon Buissereth à Laboule le 6 août. « Crime sur crime. Voilà ce à quoi se résume un peu le quotidien du peuple haïtien ces derniers jours ». La situation, semble-t-il, a empiré. Les gangs armés continuent dans leurs exactions. Et la population, de son côté, ne cesse de faire les frais de ces attaques armées.

La Place Hugo Chavez, refuge pour des victimes de violences armées

Depuis les hostilités de juillet 2022 entre différents gangs armés, des dizaines de personnes ont trouvé refuge sur la Place Hugo Chavez à Maïs Gâté, non loin de l’Aéroport International Toussaint Louverture. Aujourd’hui, en pleine résurgence d’une épidémie de choléra et dans un environnement hostile, les déplacés internes provoqués par la violence armée sont le triste exemple de la crise humanitaire qui sévit dans le pays. Dans une mise à jour de son rapport de situation faite ce 25 octobre, le Programme Alimentaire Mondial dénombre pas moins de 158 enfants qui sont exposés à la malnutrition sur la Place Hugo Chavez. « Le PAM poursuit ses efforts pour soutenir les personnes déplacées internes (PDI) situées sur le site des déplacés du parc Hugo Chavez à Port-au-Prince, atteignant un total de 158 enfants (78 garçons et 80 filles) entre 6 et 23 mois.  Avec 3 850 sacs de Plumpy Doz, il aide à prévenir la malnutrition par l’intermédiaire de son partenaire coopérant ».

Par ailleurs, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) de l’ONU a estimé à environ 96 000 le nombre de déplacés internes ayant quitté la capitale du pays. La violence des gangs est aujourd’hui devenue incontrôlable pour les autorités haïtiennes, et la conjoncture de violence extrême longtemps constatée dans d’autres régions du monde, s’installe aujourd’hui en Haïti. Entre un Gouvernement qui s’avoue vaincu et qui fait appel aux forces étrangères, les débuts d’une épidémie de choléra, la prolifération des gangs, la destruction de toutes les institutions démocratiques, les faiblesses structurelles des forces de police, sans oublier la menace des événements météorologiques extrêmes, ainsi que d’autres catastrophes naturelles, la population haïtienne vit aujourd’hui les pires moments de son histoire, et la situation ne va pas aller en s’arrangeant.

Clovesky André-Gérald PIERRE

cloveskypierre1@gmail.com

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