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Marie Laurence Jocelyn-Lassègue toujours en première ligne pour la défense des droits des femmes !

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Marie Laurence Jocelyn-Lassègue, ex-Ministre à la Condition féminine et aux Droits des Femmes, a porté tout au long de son parcours politique, sa toge d’avocate des droits des femmes. Toujours prête à se démener pour les siennes, la communicatrice a longtemps été la porte-parole de cette majorité de la population,  pourtant marginalisée. Revenons sur le parcours de cette grande figure féminine de la politique haïtienne.

Née de parents originaires du Sud un premier mars 1955 dans la ville métropolitaine, Marie Laurence Jocelyn-Lassègue, de son petit nom Man Lolo, se passe de présentation en Haïti. Âgée de 68 ans, elle a eu une longue carrière agrémentée de moments forts sur la scène politique, si l’on pense notamment à ses passages à la tête du Ministère de la Culture et de la Communication et à celui de la Condition Féminine et des Droits des Femmes, sous l’ère du Président René G. Préval.

Cette femme de grande culture a vécu le plus clair de son enfance en Afrique, berceau de l’humanité, plus particulièrement au Congo où ses parents sont partis se réfugier durant la période des Duvalier en 1962, alors qu’elle n’avait que sept ans. « Au plus fort de la dictature et alors que le Congo venait d’acquérir son indépendance et qu’il y avait un besoin d’intellectuels noirs, mes parents ont fait le choix d’aller vivre au Congo », raconte Man Lolo, se réjouissant d’avoir vécu un moment sur ce continent qu’elle a quitté à l’âge de douze ans.

C’est en France que Mme Lassègue a fait ses études secondaires et universitaires. Elle est détentrice  d’un D.E.A en Littérature générale et comparée. À Strasbourg, entre 1975 et 1978, elle a fait ses débuts à la radio comme animatrice bénévole de S.O.S femmes battues violées. Deux ans plus tard, alors âgée de vingt-cinq ans, elle a contribué à mettre sur pied « Solidarité femmes », un centre d’hébergement à Besançon. En outre, Marie Laurence Jocelyn-Lassègue, passionnée par la cause des jeunes, a toujours fait montre d’une grande sensibilité pour les marginalisés de la société. Elle a en effet pris part à de nombreuses actions caritatives dans son pays, comme à l’étranger.

Après de longues années passées loin de sa terre natale, Man Lolo est revenue en Haïti en 1983. Elle a travaillé dans un premier temps au Lycée français avant de rejoindre peu de temps après l’École Normale Supérieure, puis l’École Supérieure des Arts. Parallèlement à son travail d’enseignante dont elle était passionnée, elle a été journaliste à Télé-Haïti de 1983 à 1986, puis à Radio-Antilles durant les trois années suivantes. L’ancienne rédactrice en chef de « Haïti Libérée » a occupé  le poste de Secrétaire générale de l’AJH.

La presse haïtienne a été une excellente vitrine pour la scientifique, experte en communication, qui n’a pas mis beaucoup de temps pour se créer une place dans le monde politique. Ainsi, elle a été nommée au poste de Ministre de l’Information et de la Culture sous la présidence de Jean-Bertrand Aristide en 1991. Trois ans plus tard, à la suite du coup d’État contre le Président du parti Lavalas, elle est partie se réfugier aux États-Unis, puis en Belgique. De retour en 1995, elle a été élue à l’unanimité par les Sénateurs de la République afin de les représenter au Conseil Électoral Provisoire.

Licenciée en Sciences Juridiques de l’Université Publique du sud aux Cayes, Mme Lassègue a été membre du cabinet de la première femme à occuper le poste de Chef de Gouvernement en Haïti, Claudette Werleigh. Peu après, de 1996 à  2000, elle a rejoint le cabinet du Président René G. Préval, lors de son premier mandat. Six ans plus tard, elle a succédé à Adeline Magloire Chancy au Ministère à la Condition Féminine, lors du second mandat de feu Président  René Préval, dont elle était proche.

Manmie Lolo fait partie de cette  génération de femmes qui ont arrosé les racines du féminisme en Haïti par leur engagement inébranlable. Un mouvement qui a commencé à germer à la fin des années quatre-vingt, avec la création d’importantes associations féministes. Son engagement envers ses semblables lui a permis de promouvoir la réflexion pour la compréhension de l’égalité des sexes, la nécessité d’un traitement égal hommes-femmes et la mise en évidence du travail des femmes dans le domaine économique et social.

L’ex-titulaire du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, salue le travail acharné de ces femmes qui ont forcé les barrières sociétales dans le but de frayer une voie à l’émancipation de la femme en Haïti. Et elle se dit fière de la relève qu’assure la nouvelle génération.

La septuagénaire, qui vient de célébrer son anniversaire, se montre de moins en moins en public probablement à cause de problèmes graves de santé qu’elle assume avec courage. Toutefois, elle est toujours animée par la volonté de servir sa communauté, et  d’accompagner les jeunes dans leur émancipation. Marie Laurence Jocelyn- Lassègue, l’instigatrice de « Fanm yo la », un collectif féminin haïtien fondé en 1999, continue d’encourager les femmes à s’impliquer dans les sphères décisionnelles, car, selon elle, elles ont leur mot à dire.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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