Merci de nous faire confiance !
3 min readLe journal Le Quotidien News est heureux de reprendre ses publications. Nous sommes honorés de votre confiance. Nous avons pris à cœur vos messages et compris vos doutes. Merci pour les petits moments que vous mettez pour lire nos colonnes. Nous vous en remercions vivement.
Ces derniers mois nous ont été très difficiles. Comme tous les citoyens du pays, comme beaucoup d’institutions de la place, nous avons subi des moments difficiles. Nous avons fait preuve de résilience. Nous avons, dans l’intervalle, essayé de remettre les pendules à l’heure pour revenir plus fort. L’important, ce n’est pas de rester au tapis, mais plutôt constater qu’on est au sol, apprendre de ses erreurs, acquérir de l’expérience, respirer, s’auto-évaluer et prendre la main tendue de nos lecteurs et nos partenaires, puis revenir.
Le journal vient d’avoir quatre ans. Confronté à tous les défis auxquels fait face la société depuis plusieurs années, il n’a pas pu, en compagnie de son personnel, de ses partenaires et de ses lecteurs, célébrer cette prouesse comme il l’aurait fallu. Cette situation nous a terriblement peinés. Ce n’était pas de notre volonté. C’est à contre-cœur que nous avons vécu cet incident regrettable : celui de suspendre nos publications régulières pendant un mois et demi. Si nous pouvions revenir en arrière et effacer ce point noir dans notre histoire, nous le ferions sans hésiter !
Dans l’instant présent, nous ne voulons pas nous apitoyer sur notre sort. Nous sommes, en tant que peuple, en train de vivre une page d’histoire sans précédent. Nous sommes pris au piège de la mauvaise gouvernance qui engendre une instabilité politique à n’en point finir. Une turbulence politique génératrice d’un chaos total. Les massacres populaires, la peur et la famine menacent l’existence de cette vaillante nation qui, à l’aube du 19ème siècle, avait réalisé l’une des plus grandes révolutions qu’a connues l’humanité.
Les chiffres concernant les déplacés. Les données concernant l’insécurité alimentaire. Les taux de décès et d’enlèvements. Le laxisme des autorités. Tous les voyants sont au rouge et donnent la peur au ventre. Le pays est asphyxié. Plus les jours passent, plus la population doute de son courage à remédier à la situation. Les gangs sont devenus, malheureusement, le centre d’Haïti depuis plus de deux ans. Tout tourne autour d’eux. Ils sont les seuls maîtres de l’île.
En dépit de tout, nous ne pouvons pas nous payer le luxe de fuir notre responsabilité. Nous ne pouvons pas plier bagage et laisser le pays s’effondrer. Ni cautionner les violations systématiques des droits de l’Homme dans le pays. Les risques sont énormes. Nous avons été marqués au fer rouge. Malgré cela, nous devons tenir, informer, former et promouvoir un journalisme utile et engagé. C’est pour cela que nous résistons.
Notre message tient toujours. Qu’en tant que peuple, personne ne peut nous remplacer. C’est à nous de trouver la solution. Nous ne pouvons pas remettre notre destin entre les mains des autres. Serrons nos rangs. Merci de la confiance que vous placez en nous.
Daniel SÉVÈRE