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Mildred Latortue, dite Mimi, profite à fond de sa vie

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Mildred Latortue, Mimi pour les intimes, est une jeune militante pour le respect des droits des personnes à mobilité réduite. Elle a en effet un handicap moteur qui, cependant, n’ébranle aucunement sa joie de vivre. Elle s’éclate. Elle s’amuse. Elle profite à fond de la vie qu’elle considère, à l’instar du vidéaste Stanley Michel, comme un précieux cadeau. À cet effet, comment ne pas parler de cette belle âme qu’est Mildred dans ce chapitre de “Être femme haïtienne “?

« Est-ce-que l’année de ma naissance est vraiment importante ? », a-t-elle demandé au téléphone, contactée par le journal. Cédant à son caprice, on n’a retenu que le jour et le mois où elle est venue au monde. Mildred Latortue, de son vrai nom, est née en effet un 31 mars à la grande ville métropolitaine de Port-au-Prince. Fille unique côté maternel, elle a grandi avec ses parents dans une atmosphère pleine de joie et d’amour. « J’ai toujours été choyée, cajolée par ma famille et mes amis », avoue Mimi qui n’a pas souffert de manque d’affection dans son enfance.

Malgré son handicap qui réduit sa mobilité, Mildred Latortue n’a pas fait toutes ses études classiques dans une école spécialisée. Elle a passé une année à l’école Saint Vincent. Puis, de la deuxième année à la 7ème, elle a été au Collège La providence, de la 8ème au Bacc I. Elle a fréquenté les cours du Collège de l’étoile. Après avoir essuyé un échec au Bacc I, elle s’est retrouvée au Collège Les normaliens réunis, pour y passer ses deux bacc.

Mais comment a-t-elle vécu l’expérience de l’éducation dans ces établissements scolaires non spécialisés ?

« J’ai été au début dans une école spécialisée. Mais comme je n’avais aucune déficience intellectuelle, mes parents ont estimé que ce n’était pas nécessaire de continuer à me faire fréquenter cette école», raconte Mildred. « Donc, on a dû m’inscrire dans ces écoles non spécialisées qui ne sont pas vraiment adaptées à ma condition en raison de leurs insfrastructures », poursuit-elle. A en croire ses propos, le problème majeur qu’elle a connu dans ces écoles, est dû à l’inclusion. « C’était vraiment un combat de longue haleine pour m’imposer avec mon handicap», avoue-t-elle.

Après ses études classiques, Mildred s’est rendue à l’Université Quisqueya  qui fête  en 2020 ses trente ans, pour étudier les Sciences économiques. Parallèlement, elle a accumulé de nombreuses certifications lui donnant un avantage comparatif sur le marché du travail.  Elle est en effet certifiée en Gestion de projets, Gestion de conflits, en Chaîne d’approvisionnement, en Droits humains particulièrement en droit des personnes handicapées, entre autres.

« Je fais, à travers ma chaîne YouTube et ma page Facebook, des plaidoyers pour le respect des droits des femmes et filles handicapées en Haïti », déclare la militante, membre de l’Union des Femmes à Mobilité Réduite d’Haïti (UFMORH), Mildred Latortue. « Je milite également via mes vidéos pour qu’on ait enfin une société inclusive » martèle l’économiste Latortue qui regrette infiniment qu’on a tendance à mettre de côté, à exclure de la société les personnes ayant un handicap quelconque. « En tant que personne, on a les mêmes droits que les autres. Donc il faut les respecter », déclare Mildred qui n’entend pas abandonner de sitôt ce combat.

Jeune femme fière, qui donne chair à la joie dans sa vie. Toujours de bonne humeur, Mildred profite à fond de sa vie et dissémine ainsi les fleurs du bonheur partout où elle passe. Ses pairs peuvent témoigner de son fort caractère, sa sympathie et son respect à l’égard d’autrui. Elle est aussi un challenger. « J’adore les défis », dit la souriante Mimi. Elle participe en effet à un concours de photos sur la toile sur le thème « Andikap mwen pa limit mwen ».

Célibataire, Mildred vit avec ses parents. Ainsi, elle aime à passer du bon temps avec ses amis et sa famille. « Aux heures libres, outre réfléchir sur les prochains sujets que je vais traiter dans mes vidéos, je passe mon temps à écouter de la musique dansante qu’importe le rythme », exprime celle qui ne cache pas son béguin pour le Rap et le Rabòday. Elle est aussi passionnée du cinéma. De quel genre de film est-elle fascinée ? Bien sûr ! Comme quasiment toutes les filles, elle raffole les films romantiques et les fictions.

Statler LUCZAMA

luczstadler96@gmail.com

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