» Non, il n’est pas trop tard pour résoudre le problème du taux de change en Haïti. «
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« Il n’y a pas une méthode unique pour étudier les choses. »
(Aristote)
En dépit des interventions de la Banque de la République d’Haïti (BRH), la gourde ne cesse de se déprécier. Elle est pliée, souillée, souffletée, ridée, humiliée. Incapable de rendre au dollar la monnaie de sa pièce. Pour le reste de l’année fiscale 2019-2020, la BRH a annoncé qu’elle va injecter 150 millions de dollars sur le marché des changes à partir du lundi 10 août 2020. Une somme qui vise à stabiliser le taux de change alors que la gourde continue de se dévaluer.
Ne rien faire d’inédit n’est pas une option ! Il faut changer de méthode si l’on veut avoir des résultats différents. Car, à ce stade terminal d’une dépréciation qui a trop perduré, ce n’est pas cette méthode qui va avoir des effets conséquents pour bloquer les méfaits durables de cet effritement de la monnaie nationale. Les causes de la dépréciation de la gourde sont connues de tous, ce n’est plus un secret !
Les causes :
-L’absence de transparence sur le marché des changes ;
-La spéculation des banques commerciales sur le dollar américain ;
-La distorsion du marché des changes ;
-L’absence d’une autorité de régulation ;
-La faiblesse de la production nationale et l’augmentation considérable des importations ;
-Le financement monétaire de la BRH du déficit budgétaire du Gouvernement ;
-Les anticipations négatives des agents économiques ;
-Une forte demande pour le dollar américain ;
-L’instabilité politique et l’insécurité ;
-La CORRUPTION …
Que faire ?
-La Banque Centrale (BRH) doit être plus proactive et plus responsable en tant qu’ unique autorité de régulation et responsable de la conduite de la politique monétaire du pays ;
-Lors des injections de billets verts, elle doit pratiquer les effets surprises dans l’optique de contourner les risque d’accaparement par l’oligarchie bancaire qui fait toujours mainmise sur les billets avant même d’influencer les forces du marché ;
-Considérant les répercussions néfastes des anticipations négatives des acteurs sur le marché des changes, elle doit utiliser des techniques dynamiques en vue de cerner la valeur juste du taux de change ;
-La Banque des banques doit s’arrêter de financer le déficit budgétaire du Gouvernement ;
-Renforcer l’autorité de l’État tout en améliorant l’administration publique basée sur un système méritocratique ;
-Combattre la corruption.
Non, il n’est pas trop tard pour résoudre le problème du taux de change en Haïti.
Un moyen sûr pour arriver à la disparition de la gourde est que l’équipe en place et l’opposition continuent à se battre férocement pour le pouvoir.
Sauvons la Gourde Haïtienne, qui est une composante de notre souveraineté !
Don Waty BATHELMY, Économiste, Blogueur.
donwatybathelmy257.blogspot.com
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