jeu. Nov 21st, 2024

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On s’achemine petit à petit vers l’isolement de nos communes!

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Plus les jours passent, plus la population haïtienne est dans la tourmente. Les événements auxquels elle doit faire face au quotidien lui donnent des sueurs froides. La débâcle haïtienne dépasse notre entendement. C’est l’anarchie totale car, à bien suivre le cours de la situation, on est bien loin, très loin du dénouement de ce calvaire.

Les violences systématiques qui se répètent submergent tous les espoirs. La population laissée pour compte cherche par tous les moyens à franchir la frontière vers des cieux plus cléments. Ce, au péril de sa vie. Les gangs ne cessent de gagner en puissance pendant que les prétendus gouvernants continuent de se recroqueviller dans leur silence complice et leur inaction lassante. On dirait qu’ils ont passé un pacte pour laisser le pays sombrer dans le chaos.

Le message envoyé par les gangs en occupant la zone de Mariani depuis la fin du mois d’octobre 2023 donne des frissons. Progressivement,  ces individus armés sont sur le point d’isoler le pays, commune après commune. Si le blocage de Martissant il y a 31 mois déjà avait paralysé les activités du grand Sud en isolant cinq des dix départements du pays de Port-au-Prince,  la population avait au moins le choix entre deux routes adjacentes (la route débouchant sur Laboule 12 et celle de « Ti kajou » menant à Savane Pistache. D’autres encore ont essayé de rejoindre la capitale par voie maritime depuis la Marine haïtienne.

Présentement, l’occupation de Mariani annihile toutes ces possibilités. Les gangs nous perforent comme un couteau dans le beurre. Désormais, les prix des produits explosent tandis qu’ils se font rares. Les camions de marchandises qui avaient l’habitude de contourner la taxation des hommes de la troisième circonscription de Port-au-Prince n’ont plus de choix. L’approvisionnement en marchandise de tous les autres départements du grand Sud est conditionné par l’humeur des individus armés de Mariani.

Dans la foulée, ceux qui sont placés pour diriger l’État et ceux qui aspirent à le faire à l’avenir ne se montrent pas inquiets de la détérioration de la situation. Ils habitent la capitale et circulent dans les rues comme s’ils n’avaient rien à craindre. Les mêmes rues qui se transforment en abattoirs pour les civils. La même capitale qui se vide de ses habitants pris dans les tenailles des bandits. L’insécurité est le cadet des soucis de nos dirigeants qui n’en parlent que pour satisfaire leur agenda politique.

Dépouillée de tous ses droits et, aiguillonnée par son instinct de survie, la population utilise tous les moyens pour s’adapter. Les impacts de cette mauvaise gouvernance qui a trop duré, a des impacts visibles sur le système éducatif haïtien (les résultats des examens officiels de l’année dernière. Les chiffres officiels établissant le nombre d’élèves contraints d’abandonner l’école à cause de la violence des gangs. Le nombre d’écoles fermées de force et le nombre de gens déplacés indépendamment de leur volonté en disent long. En termes d’économie et de démographie, c’est la détresse totale. Tous les secteurs vitaux du pays sont mourants. Seuls les voyages clandestins restent une option logique et viable. Pourtant, c’est risqué et interdit. Tant pis pour nous qui perdons toute notre capacité de continuer la lutte pour la survie chez nous.

Daniel SÉVÈRE 

danielsevere1984@gmail.com

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