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Pas de pression !

Plus d’un an après l’intronisation du Conseil présidentiel de transition (CPT), le flou continue de persister sur le devenir d’Haïti en quête d’un nouveau souffle depuis plusieurs décennies. La dégradation spectaculaire des conditions sécuritaires en a pour beaucoup. De fait, un retour à la stabilité et à la bonne gouvernance en dépend et c’était là l’une des responsabilités du CPT.

Ces derniers jours, la Police Nationale d’Haïti a montré plus de mouvements dans la bataille contre les gangs armés. De signes positifs, mais insuffisants pour créer les conditions idéales à l’organisation des élections (missions spécifiques du CPT). Plus d’un an après, les conseillers-présidents, responsables de la bonne marche des institutions, ne montrent aucun signe de panique.  La situation est sous contrôle, laissent-ils présager. On dirait qu’ils se disent : « On est sur la bonne voie, on arrive sûrement ».

Dans cette course contre-la-montre, le grand perdant est la population qui se fait pourchasser, terroriser, décapitaliser, massacrer, entre autres. Chaque jour de plus dans ce tohu-bohu politique est un jour de trop pour elle. Elle s’impatiente. Elle veut sortir de sa nostalgie, mais aussi de ce film d’horreur qui la hante. Dommage qu’elle n’ait pas les moyens. Ceux qui ont la latitude d’agir sur la conjoncture trainent les pieds. Ils jouent sur le temps. Ça ne date pas d’hier. C’est une option récurrente.

La crise politique haïtienne, malheureusement, ne permet pas à la population  d’établir une nette différence entre moutons et loups. On a tendance à les mettre tous dans un même panier : le panier du méchant, car, dans ce marasme politique, personne ne sort sa tête du lot. La vague du « plus ça dure, mieux ça vaut » les emporte tous dans la même direction.

C’est regrettable de constater ce bras de fer entre gouvernants et aspirants gouvernants qui se livrent une guerre incessante, ce, depuis la création de cette nation pour le pouvoir en dehors d’un esprit démocratique qui préconise l’alternance politique. Les démocrates en campagne se transforment en dictateurs au pouvoir. Tous, ils jouent la montre pour être toujours aux timons des affaires. Les manœuvres de toutes sortes nous conduisent à une crise interminable qui, de nos jours, se manifeste en des gouvernements de transition interminables et des organisations armées qui réprimandent le peuple dit souverain.

La mission politique des leaders haïtiens est de moins en moins la réussite. Ils le transforment plutôt en une lutte acharnée pour garder le pouvoir le plus longtemps possible. C’est en profitant de tout ce qui peut contribuer en ce sens, car plus les situations handicapantes persistent, mieux ça arrange ceux qui sont à la gouvernance du pays.

Daniel SÉVÈRE 

danielsevere1984@gmail.com

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