L’UNESCO a annoncé la création de son premier prix littéraire, « le Prix Frankétienne », en hommage à l’écrivain décédé le 20 février dernier. Ce prix a pour but d’inciter la production littéraire…
Moins d’un mois après son décès, l’UNESCO a créé le premier prix littéraire Frankétienne pour honorer et célébrer les œuvres laissées par ce personnage, figure de proue de la culture haïtienne. Ce prix, initié par Lilas Desquiron, écrivaine et déléguée permanente d’Haïti auprès de l’UNESCO, a aussi pour objectif de stimuler la création littéraire.
Jean-Pierre Basilic Dantor Frankétienne d’Argent, né le 12 avril 1936 à Ravine-Sèche en Haïti et décédé le 20 février 2025, est une figure emblématique de la littérature haïtienne. Écrivain, peintre, musicien et dramaturge, il relatait la culture haïtienne de partout dans le monde à travers différentes œuvres. Parmi lesquelles on peut citer : « Dezafi », « Pèlen tèt », « Mûr à crever », « Rapjazz », « Chaophonie » et d’autres.
Très jeune, il a été abandonné par son père, riche industriel américain, et fut élevé par sa mère à Bel-Air, un des quartiers de Port-au-Prince où elle vendait en tant que marchande ambulante pour nourrir ses huit enfants. Étant le seul à avoir la chance d’aller à l’école, l’aîné de la famille fit son nom et est reconnu comme l’un des principaux écrivains et dramaturges haïtiens de langue française et créole. Il est le premier auteur haïtien ayant publié un roman en créole.
À travers sa peinture, ses œuvres abstraites colorées mettent particulièrement l’accent sur le bleu et le rouge (les couleurs du bicolore haïtien) et il est reconnu comme « le père des lettres haïtiennes ». Il a reçu de nombreux hommages dans de multiples centres universitaires étrangers.
En 2020, Franketienne est entré dans l’histoire en devenant le premier poète haïtien nommé pour le prix Nobel de littérature. Ses écrits reflètent des luttes du pays contre la pauvreté, la corruption et l’instabilité politique. Il a publié une cinquantaine d’ouvrages, les uns intéressants comme les autres.
« C’est le premier prix littéraire de l’Unesco et j’en suis très heureuse. Frankétienne a laissé beaucoup de choses précieuses qui nous permettent encore d’apprendre », confia Lilas Desquiron, déléguée permanente d’Haïti auprès de l’UNESCO.
Dans une entrevue accordée à Haïti Inter à la date du 7 mars, l’ancienne ministre de la Culture a expliqué que cette idée a été soumise dès son arrivée à l’organisation. Ce prix vise à promouvoir la production littéraire en mettant sur la scène internationale les œuvres culturelles haïtiennes et des écrivains passionnés capables de vendre la culture haïtienne partout. Il offrira aux lauréats une visibilité internationale, ainsi qu’un soutien à la publication de leurs œuvres, favorisant la diffusion d’histoires capables de transcender les frontières et de raviver le dialogue interculturel à travers le monde, dit-elle.
Ce prix littéraire n’est pas seulement dédié à l’écrivain, mais c’est une initiative visant à faire rayonner la culture haïtienne tout en mobilisant sa relève littéraire à travers le monde.
« Frankétienne est un immortel disparu et ses œuvres seront toujours gravées dans la mémoire de tous les haïtiens. Il restera un modèle aux yeux de tous », témoigne plus d’un.
Louis Gardily Marvyne