26 octobre 2025

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Quand est-ce que nous serons réellement des acteurs?

Dans environ un trimestre, le mandat du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) expirera. À date, l’avenir du pays demeure de plus en plus incertain car tout indique qu’on est en train de foncer à vive allure vers un mur.

En réalité, le CPT a passé outre son mandat. Il n’a pas eu l’occasion de remplir sa mission, en l’occurrence : rétablir la sécurité et investir au terme de son mandat un nouveau personnel politique. Au contraire, la situation sécuritaire du pays a empiré sous sa direction. Et, concernant les élections, le processus n’a même pas démarré. 

En ce qui concerne la classe politique, elle se complait dans la stratégie de négocier le pouvoir par des transitions systématiques. Depuis Jovenel Moïse, les politiciens ont quasiment lâché la pression en essayant de tirer leur épingle du jeu par la signature d’accords en veux-tu en voilà sans se soucier de la stabilité du pays, de sa bonne gouvernance, encore moins du respect scrupuleux de l’esprit de la démocratie.

Sans répit, on s’achemine vers une troisième transition avec ou sans d’autres accords. Tous les politiques se fixent sur le début de l’année 2026 qui leur offrira une nouvelle opportunité de se renouveler, de pérenniser dans l’inconcevable. Au regard des circonstances, personne ne se montre prête à exiger le retour à l’ordre constitutionnel.

Nous devons être des décideurs. On a trop longtemps tergiversé, abandonnant la bataille pour attendre des miracles. Ces trois décennies écoulées, on a beau dénoncer. On a beaucoup manifesté dans les rues, beaucoup dénoncé mais, également, beaucoup tenté vainement des combines. On n’a jamais été des décideurs. Des acteurs capables de prendre des décisions. Et, pour cause, on est tombé dans cette abyssale sans issue.

Le cas de la MMSS changée en Force de Répression des Gangs (FRG) est un exemple vivant de notre incapacité de nous diriger. Les données statistiques sur Haïti communiquées par l’ONU ou d’autres sources montrent l’échec cuisant de ces forces militaires étrangères tant attendues par les hommes au pouvoir. Qu’est-ce qui les empêche de négocier autrement ? Pourquoi nous ne demandons pas des supports réels et adaptés ? Quand est-ce que nous dirons halte-là à l’assistanat?

Le temps de l’expérimentation est révolu. Il faut passer à autre chose et arrêtons de nous comporter en humbles serviteurs. Il n’y aura pas de miracle. Détrompons-nous. Il nous faut du caractère pour sortir de l’ornière de la corruption. En vue du 7 février 2026, on est mal embarqué. Toutefois, il est encore temps de se hisser à la hauteur et à la dimension de cette nation.

Daniel Sévère 

danielsevere1984@gmail.com

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