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Second épître de Walky TIJIN à son Excellence l’Empereur Jacques 1er

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Cher aîné,

Encore une fois, dans la pénombre de l’amertume et du désespoir, je vous salue au nom de la nation haïtienne. Cette nation souffrante et en détresse où, chaque jour paraît être un éternel supplice.

Dès le début de l’an 2024 le pays, plus précisément Port-au-Prince la capitale de notre mère Haïti jouit d’une violence sans précédent et devient ainsi le théâtre d’une descente aux enfers que les mots peinent à décrire.

Au cœur de la capitale, le scénario du sauve-qui-peut se poursuit. La peur au ventre, nos compatriotes se voient dans l’obligation d’abandonner leur demeure face aux assauts sanglants et périlleux des gangs, voyant ainsi tous ceux pourquoi ils se sont sacrifiés (maison, voiture, entreprise, famille, etc.) partir en vrille sous les flammes des incendies. Nos prestigieuses institutions, jadis symboles de progrès, de patrimoine et d’espoir ne sont pas épargnées. La Bibliothèque Nationale, Le Nouvelliste, Les Facultés d’Odontologie, des Sciences, d’Agronomie, de Médecine et de Pharmacie (FMP), le Lycée Toussaint Louverture, les Collèges Bird et St Martial pour ne citer que ceux-là, tous ont été profanés par des actes de barbarie extrêmes.

La santé et l’éducation, piliers de tout État prospère, sont aujourd’hui en lambeaux. Les portes des écoles restent closes pour la plupart, privant nos enfants de leur droit fondamental à l’éducation. Pendant ce temps, nos dirigeants politiques, dépourvus de scrupules, montrent leur impuissance face à la montée inexorable du chaos.

Une lueur d’espoir est apparue sous la forme d’un Conseil Présidentiel, imposé par la CARICOM et nos politiciens traditionnels, mais son efficacité reste à prouver. En attendant, une nouvelle force militaire serait déployée, signe tragique de l’incapacité de nos institutions à garantir la sécurité de la population.

Les rues sont le théâtre de violences inouïes, perpétrées par des groupes armés tels que ‘’Viv ansanm’’, qui semblent régner en maîtres, dictant leur propre loi et décidant du sort de tout un peuple, impuissant et silencieux.

Nous assistons, impuissants, à l’effondrement total de l’État, dont la présence semble s’évaporer au gré des vents de la discorde. Notre jeunesse, loin d’être lâche, est en proie à l’indifférence et à l’inaction de politiciens qui préfèrent préserver leurs intérêts plutôt que d’affronter la réalité de notre misère.

Nous vivons dans l’insécurité la plus totale, où la vie humaine a perdu toute valeur, sacrifiée sur l’autel de l’impunité et de la violence. Nous sommes à la croisée des chemins, cher Jean Jacques, et nous avons besoin de votre sagesse, de votre courage et ceux des autres ancêtres pour nous guider vers un avenir meilleur.

Comme la dernière fois, je ne vous promets aucune amélioration de la situation, à travers cette seconde lettre vous pouvez bien voir que rien ne s’est arrangé. Nous continuons à vivre dans l’exacerbation des sentiments négatifs de nos dirigeants.

Je termine en attirant l’attention de tout un chacun sur cette fameuse phrase que vous avez prononcée le lendemain de l’indépendance :

« Nous avons osé être libres, osons l’être par nous-mêmes et pour nous-mêmes ».

Je vous prie d’accepter cette nouvelle lettre comme un symbole de mon ardent désir de voir cette nation se relever de ses cendres et retrouver sa dignité perdue.

Avec l’assurance de ma responsabilité,

Walky TIJIN

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