12 octobre 2025

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Si seulement les politiciens pouvaient s’en inspirer !

Le 22 septembre dernier, la vedette haïtienne, Melchie Daelle Dumornay n’a décroché dans le classement du ballon d’or qu’une infirme place de 18e : la première athlète haïtienne ayant atteint ce niveau. Pour certains, c’était un mauvais classement vu les prouesses réalisées par la pépite depuis, surtout, son accession au plus haut niveau du football mondial. Pour d’autres qui adulaient la star, ça a été un plaisir de hisser si haut le bicolore haïtien mal perçu ailleurs pendant plusieurs décennies faute de figures crédibles.

Durant la dernière trêve de la FIFA, un exploit inédit de la sélection nationale face aux Costariciens a fait vite oublier les piètres prestations des grenadiers au goldcup. Ils ont su, par ce nul significatif, réconcilier au public assoiffé d’occasions et d’événements qui pourraient leur donner un peu de réjouissance. Un exploit qu’ils ont renforcé en venant à bout, cette semaine, des Nicaraguayens trois buts à zéro.

Pendant quelques années, le peuple haïtien n’a appris à vivre que seulement avec des déceptions récurrentes, des désillusions et des douleurs de toutes sortes. La frustration nous emparait tous. On se contente des actualités et du divertissement des réseaux sociaux ainsi que du plaisir de visionner et d’apprécier nos équipes respectives des principaux championnats étrangers. À cela, s’ajoutent les prestations de haut niveau de notre star : Dumornay. Pour le reste, c’est de la catastrophe.

Cette euphorie avant et après le match avec le Nicaragua nous a donné des indices importants sur la nation qui n’exige pas des dirigeants monts et merveilles, mais plutôt des actions simples et volontiers. Elle ne veut que des actions qui puissent lui inspirer de la fierté et du plaisir. Que quand un minimum d’efforts soit consenti dans son intérêt et qu’elle est prête à s’emballer. Qu’elle est disposée à réconcilier quand il y a de bonnes actions. Qu’elle est frustrée de ne pouvoir pas se donner du plaisir, de l’adrénaline pour se sentir en vie. Cette mobilisation derrière la sélection est un signe visible que la nation fait face à un manque crucial de bien-être et qu’elle n’est pas avare.

La sélection a montré la voie aux acteurs sans inspiration. Le moindre geste suffit, moyennant qu’il soit accompli avec cœur. Qu’il ne faut pas aller puiser jusqu’au fond de l’océan pour sortir un miracle, mais plutôt de faire preuve de volonté et de bonne conscience. Qu’il ne suffit pas de prononcer des discours vides de sens. De faire des promesses à tout bout de champ. La nation n’est pas insatiable. Elle sait apprécier tout ce qui est positif. Toute lumière, aussi minuscule qu’elle peut être, qui peut émaner de cette abyssale ténébreuse dans laquelle on est emprisonné.

La nation veut de l’air. La nation sait apprécier. La nation est plus que jamais sensible à la moindre action qui vise son intérêt. Melchie a fait sa part. La sélection nationale masculine également. Qui sera le prochain inspirateur ? Nous espérons en toute sincérité que ce seront les hommes au pouvoir. Et là, ce serait justice.

Daniel Sévère
danielsevere1984@gmail.com

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