Terre d’Otage
2 min readJe suis prisonnier, sans papier, un homme muré; je traverse de prison en prison, d’un pays à l’autre. Cette fois-ci, cette prison n’entrave pas que l’esprit; je suis attaché comme une bête, dans un pays où ma race est maigre, laide, nègre, égorgée de haine, tout sauf humaine.
C’est ici que je suis dans une pièce, à parler au mur, à tisser ce poème comme une tresse, à faire le dur; ici que je vis la profondeur du néant. Ici que mon bateau s’effondre dans la profondeur de l’océan.
Je suis en otage dans une terre où ma race n’est pas la bienvenue; j’étais à la quête du savoir mais je suis perdu, dans une terre où ma race est souillée dès le premier âge, traitée comme sauvage. Ici, ma race n’a pas de classe, nous sommes plutôt tolérés que acceptés, nous sommes tous pris en chasse. Dans une terre au touriste, je suis un étranger; ma race est vue comme une menace.
Ici, l’être humain ne se résume pas à deux bras, une tête et deux pieds; nous sommes à genoux, ici, l’homme est avant tout, une affaire de peau d’où. Privés de toute forme de liberté, cet enfer construit sous la haine de ma descendance, ne connaît ni étudiant, ni mendiant; je suis pris en otage dans un pays auquel je n’ai jamais rêvé.