Transports en commun dans la zone métropolitaine, les chauffeurs font régner leur propre loi
2 min readDans certains grands pays comme les Etats-Unis, le Canada, la France, l’égalité des conditions de vie et des chances est une valeur admise, chacun peut bénéficier des avantages sociaux sans contrainte pour prendre le transport de son choix. Mais en Haïti, l’instabilité politique, le chômage, l’insécurité, la marginalisation, les difficultés pour trouver un prêt, le pouvoir d’achat faible sont en quelque sorte des réalités qui ont un effet néfaste sur la vie normale des citoyens, d’où la nécessité pour la majorité de prendre les transports en commun.
En dépit des velléités de la part des autorités pour diagnostiquer la pathologie dont souffre le secteur des transports en Haïti, des lacunes persistent encore. Les chauffeurs dans certains circuits sont indisciplinés, d’autres sont des nomades qui créent la panique.
Après l’urgence sanitaire déclarée sur le territoire national, en vue de ralentir la propagation du virus, le gouvernement a exhorté les chauffeurs à réduire le nombre des passagers, ce qui a conduit à une augmentation des prix. Quelques mois après la levée de l’urgence sanitaire en Haïti, soit le lundi 20 juillet, les chauffeurs ont gardé les mêmes prix avec l’effectif habituel avant le covid-19, ce qui suscite des engueulades quotidiennes entre chauffeurs et passagers.
Certains chauffeurs agissent comme bon leur semble, certains sont des profiteurs qui augmentent le prix quand une pénurie d’essence est constatée, quand l’heure est inhabituelle ou encore quand les gens sont massés en attente d’un tap-tap, alors que les transports en Haïti est règlementé par le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST), conformément à la loi du 6 Mars 1995 stipulant que le prix des produits pétroliers en Haïti reflète leurs coûts d’acquisition sur le marché international et est conforme à l’accord entre le gouvernement avec ses bailleurs de fonds.
Malgré la publication par le Ministère des Affaires Sociales et du Travail du nouveau barème des prix des transports en commun sur différents circuits le 26 octobre 2020, on constate un abus dans ce secteur puisque les chauffeurs ignorent les prix fixés par les autorités. Par exemple, pour le circuit Portail Léogane – Clercine qui est désormais fixé à 19 gourdes, les chauffeurs exigent 25 gourdes ; pour le parcours Pétion ville-route frère- académie police, fixé à 14 gourdes, ils exigent 20 gourdes et parfois 25 gourdes toujours avec le même effectif au préalable.
On constate donc une violation des principes établis dans ce secteur alors qu’il existe une panoplie de sanctions pour les contrevenants, d’où la nécessité d’une intervention urgente des décideurs en vue de moderniser les transports en commun en Haïti.
Baby Stanley PIERRE