Une fin d’année à l’ère d’Ariel Henry !
2 min readJovenel Moise pensait au début de l’année qu’il serait encore président pour accueillir le nouvel an. Dommage, une situation troublante lui a enlevé ce rêve laissant du coup l’opportunité à son premier ministre, Ariel Henry, sa dernière volonté politique, de clore l’année en cours et d’encenser 2022.
À moins de 20 jours du premier janvier 2022, c’est l’incertitude totale au sein de la population. La pire fin d’année qui s’annonce. Une fin d’année portant l’empreinte du chaos sociopolitique et économique.
Les mois de décembre 2018, 2019 et 2021 avaient leur particularité. Les deux premières étaient marquées par des trêves imposées à l’opposition malgré lui. Les mobilisations de rue montaient en puissance et l’on commençait à s’habituer à l’activité baptisée « pays lock » (septembre-novembre 2019). La fin de cette année a été aussi marquée par une hausse importante du taux du kidnapping. Néanmoins, malgré le manque de moyens, la population a quand même fait l’effort pour trouver des palliatifs.
L’arbre de noël se fait de plus en plus rare en Haïti. Les sapins ne sont plus remarqués comme avant, et ce depuis quelques années.
Si la mort tragique du président Moïse ouvre une fenêtre à certains activistes politiques pour tirer leur épingle du jeu, elle a aussi accéléré la dégradation de la situation sociopolitique du pays. Ce qui fait que la période traditionnellement festive fait place à une succession de jours insipides, effrayants et traumatisants.
Dans ce contexte, tous les indicateurs sont en rouge annonçant des jours difficiles pour le pays. Le kidnapping est à son paroxysme, la terreur des gangs est à son plus haut niveau, la population est privée de sa liberté de circulation, ses droits à l’éducation, au logement, entre autres, sont bafoués. Cerise sur le gâteau, après plus d’un mois de rareté artificielle de carburant, l’exécutif décide de surseoir sur la subvention des produits pétroliers. Une décision très mal venue qui risque d’impacter grandement sur les conditions de vie de la population.
Ainsi se peint le tableau le plus sombre de l’histoire de ce peuple considérant chaque jour vécu comme si c’était le dernier. Ce, sous les yeux passifs d’un gouvernement trop obstiné par la mesquinerie.
Daniel Sévère