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Vackson Belony, modèle de réussite pour la jeunesse haïtienne

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On ne peut sillonner la grande ville de Delmas sans apercevoir sur les murs de plusieurs rues, le nom de Vackson Belony avec son slogan « Jenès ou se baton vyeyès ou ». Et le nom résonne aussi bien aux oreilles des auditeurs de certains médias de la capitale. « Qui est Vackson Belony ? » s’interrogent plus d’un sur son identité. Pour assouvir leur curiosité, la rédaction du journal présente dans ce numéro de Moun ou dwe konnen, l’entrepreneur Vackson Belony, dit Vava.

En 1982, à Saint Martin dans la commune de Delmas, plus précisément le 5 septembre, Vackson Belony a pris naissance. Comme tous les autres bambins du quartier, il a grandi dans des conditions précaires, d’autant plus qu’il est l’aîné d’une famille de cinq enfants. Tôt dans sa jeunesse, il a dû prendre de grandes responsabilités pour aider sa mère commerçante et son père courtier.

Vackson Belony a fait ses débuts en salle de classe, à l’Institution Discrète aumône, puis a passé quelques années à l’école nationale de la République d’Argentine, juste avant d’obtenir son Certificat au Collège Nazaréen. Après ses primaires, le Lycée Alexandre Pétion allait l’accueillir jusqu’en classe terminale, où il bouclera ses études classiques. Aussi brillant qu’il fût, il n’a pas pu intégrer l’université tout de suite après ses classiques, en raison de la précarité financière de sa famille. Ainsi frapper des dominos à longueur de journée, a marqué le quotidien de l’originaire de Saint Martin, pendant plus d’une année.

« Le travail de mes parents pourvoyait à peine aux besoins de la famille. Dans ce contexte, ils ne pouvaient pas me payer l’université », témoigne Vava, ainsi surnommé par ses proches. Entretemps, le natif de Delmas a dû travailler comme apprenti, de manière désinvolte, tantôt dans la maçonnerie, tantôt dans le domaine d’électricité. Une situation assez incommode pour le jeune bachelier. Néanmoins, il a vécu humblement ce périple qui, à ses mots, lui a beaucoup appris sur la vie.

Sa vie professionnelle

« J’ai été embauché pour la première fois de ma vie, à la boulangerie de David Morelle qui se trouvait sur la Grand-Rue, sur la recommandation de mon ami Josué DORCIN », confesse M. Belony. Une expérience certes inoubliable, mais qui n’a pas fait long feu. Il a entamé par la suite sa seconde expérience de travail, au cargo. De là, sa vie a pris une tournure à laquelle il ne s’attendait pas. « Il faut dire que j’ai passé près de quatre mois sans être rémunéré, en dépit de ma grande performance », remémore-t-il. Malgré tout, je continuais à bien faire mon travail, parce je voyais en cet emploi une opportunité », poursuit l’initiateur du mouvement de jeunesse « JENES OU SE BATON VYEYES OU. », lors d’une interview accordée au journal ‘’Le Quotidien News’’.

Quand le directeur de la boite lui a demandé pourquoi il continuait à bosser sans salaire, il lui a répondu avec tant d’humilité ce qui suit : « Ce que j’apprends ici est beaucoup plus important pour moi que le salaire. Je viens pour apprendre, non pas pour l’argent.» Il aura été assez persuasif par ces mots, pour que le Directeur Wadner Bony Jean Joseph accepte de lui ouvrir généreusement les portes d’université, en finançant les frais de ses études supérieures. Ainsi, entre 2003 et 2005, il a étudié les sciences de l’Education (philosophie) à l’Ecole supérieure de Saint Ignace, puis a rejoint l’Ecole de Douane pour y passer six mois. Sa persévérance dans le domaine lui aura valu le statut de Commissionnaire en Douane agréé, et lui aura permis de mettre sur pied, en 2009, la Fraternity Brokerage Service.

Il s’est créé une place dans ce secteur et s’y imposer, non sans contrariété. « J’ai dû affronter les barons du milieu qui monopolisaient ce secteur », tance le PDG de Fraternity Brokerage Service. A en croire ses mots, c’était aussi difficile même au niveau de l’Etat pour l’obtention de la patente de son entreprise. « Si l’on ne s’accroche pas assez fort à son rêve, on ne pourra rien entreprendre dans ce pays », argue-t-il, poursuivant que l’Etat fait peu de cas des Petites et Moyennes entreprises.

« Jenès ou se baton vyeyès ou, est un mouvement de jeunesse qui promeut que la meilleure Haïti c’est sa jeunesse»,indique Vackson Belony. Ce mouvement s’inscrit en effet dans la dynamique de conscientisation des jeunes sur ce qu’ils représentent dans ce pays, peu importe d’où ils viennent. « Comme le disait Matthias Pierre, Orijin nou pap kondane n. Les jeunes doivent y croire et s’y accrocher pour réussir », conseille le père d’une famille de trois enfants.

Modeste, laborieux, optimiste et persévérant, sont entre autres ce qui font le socle du caractère de l’entrepreneur Vackson Belony. Tout comme il a eu le coup de pouce d’un mentor pour se lancer, il renvoie cet ascenseur à toute la jeunesse haïtienne, en accompagnant plusieurs associations de jeunes dans leurs différentes activités tant sociales qu’économiques.

Statler Luczama

Luczstadler96gmail.com

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