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« 35 Zile », avec plus de 20 ans de carrière, annonce un nouveau single

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Après plus de vingt ans de carrière, Ab-Salyann The God (35 Zile) semble avoir toujours de l’encre dans sa plume. Fidèle à son style « darkside » et animé toujours du même  amour pour le rap, la voix tonitruante de « BoukanDife » veut agrandir sa discographie déjà riche de plus d’une  centaine  de tracks. Les oreilles de la musique consciente auront alors de quoi se réjouir cet été avec la sortie de sa dernière composition intitulée : « Rakonte ».

Ab-Salyann n’est plus à présenter dans le milieu culturel haïtien, notamment dans le rap, ce genre musical et ce, depuis le début des années quatre-vingt-dix. En effet, le rappeur a vu son art évoluer sous l’influence du Rap américain que son oncle Steeve Samar, lui faisait écouter à l’époque. Et depuis, il en a fait plus que le vecteur de son discours, mais tout un mode de vie.

Cependant, il faut remonter loin dans son enfance pour mieux comprendre sa sensibilité par rapport à  la musique. « La première fois que j’ai écouté  un chant, ce n’était  pas à  la radio. Mais plutôt de la bouche de ma grand-mère qui me chantait des morceaux », a révélé l’artiste  originaire de Verrettes. À en croire ses mots, il a grandi avec la voix de sa grand-mère et ses mélodies aux tendances vodouesques qu’il se plaisait à  écouter. De ces chants, l’ancien du groupe « Magic Click » a puisé suffisamment d’énergie et de savoir pour propulser son art vers la luminescence.

« …LobedyansLegbalouvripòtaylinivè

Se lesprikitransfòmematyè… », sont des vers tirés de « Vwayaj nan van », qui traduisent la dimension spirituelle de sa création artistique émaillée fortement du vodou qui est, de son point de vue, un mode de vie. La voix de « LakouLoray » (2019), Ab-Salyann the God, connue autrement  sous le nom de 35 Zile, s’inscrit en effet dans la lignée de Leonel Laguerre qui associe le rap au vodou. « Ma musique est la parole des Lakou », dit le rappeur qui fait l’apologie des valeurs ancestrales.

 « Nous ne sommes pas ce que nous vivons, car il y a longtemps que nous avons cessé d’être Haïtiens, a-t-il regretté. Par conséquent, on doit arrêter de nous regarder nous-mêmes à travers le regard de l’occident. Pour ressembler à nous-mêmes, en effet, nous devons nous rapprocher de plus en plus de nos ancêtres », a-t-il poursuivi, invitant ses compatriotes à reprendre les pratiques ancestrales qui définissent leur véritable identité. D’où le caractère anthropologique de son rap.

Si, à travers ses tracks, le rappeur de « Bouknanm Black Attitude » (2017) se laisse transporter dans l’imagination, il ne s’affranchit pas toutefois de l’imaginaire collectif. Sa discographie garnie de singles, de EP et de sept albums contenant chacun au moins une dizaine de morceaux, en sont des témoignages, qui reflètent l’ambiance des marchés, de la vie campagnarde, de la réalité  des quartiers densément  peuplés. En effet, son rap, il le définit comme étant :

« Yonfòmekspresyon

Pou m akouche yon art panic

Kont tout fòmopresyontrajik

Chak son m oblijeyon manif… »

C’est en fait toute une artillerie dénonçant toute forme d’impérialisme. Ses rimes font appel ainsi à la révolte collective.

« Jerelibète

Ouvriyepagenfaktori

Sakpase,

N ap boule faktori an sann

Pou n sispannvivkoubèt 

Pou maleresispannvivkoubèt

Ansanm n oblijefight pou libète n », prêche le lyriciste de « Moral Mò », l’ex rappeur du groupe Warriors Clan de Carrefour feuilles, Ab-Salyann the God.

Fidèle  à  son discours, le briscard quadragénaire du Hip-hop Kreyòl, père  d’une  fille de neuf ans, Ab-Salyann The God annonce la sortie de son prochain single « Rakonte », le 14 juillet 2022 qui servira de prélude  à  son troisième  EP portant le même titre, dont la sortie est prévue  pour le 7 août, soit le jour de l’anniversaire de sa naissance.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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