Crise du système judiciaire haïtien : une situation qui ne peut pas durer
3 min readLe système judiciaire haïtien est en crise depuis plusieurs années. Toutefois, au cours de cette année la situation s’est aggravée. Dans une entrevue accordée au journal Le Quotidien News, Me Camille Occius, coordonateur général de l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH), s’est accentué sur les conséquences de cette situation sur le pays.
Violation des droits fondamentaux, peurs, tensions, Haïti n’est épargnée de rien au cours de cette année. Entre dénouements des scénarios les plus improbables, le pays a assisté cette année, au déclin du système judiciaire qui se noie dans une crise. Malheureusement, mauvaises décisions gouvernementales, mauvaises volontés, beaucoup de phénomènes ont contribué à placer le système dans les eaux dans lesquelles il se débat.
Selon le coordonnateur général de l’OCNH, il y a lieu de s’inquiéter de cette situation. En effet, la quasi dysfonctionnement du système, la corruption, contribuent quotidiennement à affaiblir de plus en plus la justice. Le coordonateur déplore le dysfonctionnement depuis plus de trois mois, du Conseil Supérieur du pouvoir Judiciaire (CSPJ), qu’il considère comme une instance de contrôle.
« Le CSPJ a une lourde responsabilité : garder un œil sur l’exécution des dossiers, le travail des juges », explique Camille Occius. Selon lui, cette situation fait augmenter la détention préventive prolongée et cette situation mérite de changer. L’instance aussi, devrait en ce sens, prendre ses responsabilités, souligne-t-il en appelant à la bonne volonté des juges à faire appliquer correctement la loi.
Résoudre la crise par la justice
Sans le respect des lois, la société haïtienne se retrouve plongée dans un régime proche de l’anarchie. C’est ce qui pousse le coordonnateur de l’OCNH à proposer une solution à la crise qui commencerait avec une justice forte. Selon elle, la situation de la justice en Haïti affecte la majorité des secteurs du pays. En effet, de grands impacts se font sentir sur : l’économie, la santé, l’éducation et la société en général.
Selon l’homme de lois, le premier élément à manier est la justice puisqu’elle peut maintenir l’équilibre. « C’est l’impunité qui favorise le kidnapping, c’est l’impunité qui fait qu’une personne puisse rendre exorbitant les frais de son établissement scolaire », cite-t-il en guise d’exemple. Pour lui, si au lieu d’étaler toute cette faiblesse, le système judiciaire s’était affermi, les fauteurs de troubles sauraient qu’ils auraient à répondre de leurs actes et réfléchiraient avant de poser leurs actions.
« Cette situation ne peut pas durer, nous devons lutter contre elle puisque nous sommes déjà au plus bas », lâche le coordonnateur. Aussi, il encourage la jeunesse à réfléchir, à poser des actions. Il souligne la nécessité d’une réforme judiciaire dans le pays, qui permettrait une meilleure structure. Camille Occius appelle aussi les autorités à envisager les solutions appropriées. « La justice doit être en branle », conclut-il.