Le Carnaval dans le respect des principes barrières au Covid-19 ?
3 min readLe traditionnel Carnaval de Port-au-Prince n’entend pas jouer aux absents une nouvelle fois cette année. « Ann pote kole pou sove tradisyon peyi n », c’est le thème retenu par le comité composé de 15 membres. À un moment où les crises sanitaire (Covid-19) et socio-économique persistent, le plaisir est au rendez-vous dans une capitale malade et affligée. Le respect des principes barrières Covid-19 est préconisé.
Alors que le Ministère de la Culture a annulé le carnaval national de cette année, la Mairie de Port-au-Prince a tenu une conférence de presse pour inviter la population à perpétuer la tradition. Avec un comité composé de 15 membres, l’annonce a été faite, à la plus grande satisfaction des mordus du Carnaval. Composé de Yves Penel, président ; Stéphanie Douyon, vice-présidente ; Jean Richard Joseph, responsable de communication ; Ben Constant, responsable logistique ; Michelet Jozamar (dj Cash cash), trésorier; Erol Josué, responsable artistique ; Marie-Beatrice G. Fontilus, secrétaire, Luckson Janvier et quelques autres membres, le rendez-vous annuel sera dans les rues de la capitale cette année. Les habitants ne rateront pas une deuxième fois leur déhanchement et ne se désisteront pas au profit d’un autre département, comme le Nord-Ouest pour l’an dernier. En cette année 2022, avec la Covid-19, la prudence et le respect des principes barrières sont recommandés.
Depuis le 21 février, le gymnasium Vincent est le centre des répétitions pour les préparatifs des trois jours gras. Du 27 février au 1er mars, Port-au-Prince verra défiler dans ses rues les couleurs et les chars sponsorisés au son de la musique. Le comité a assuré la population que tout sera prêt sur le plan sécuritaire et logistique pour l’organisation de ce carnaval municipal. Le parcours ajusté partira de l’angle des rues des Casernes et de la Réunion, en passant par la rue Capois, la rue St-Honoré et la rue Oswald Durand et pour terminer au stade Sylvio Cator.
Plusieurs personnalités et organisations ont élevé la voix contre cette décision qu’ils qualifient d’irresponsable et d’inappropriée. Dans ce contexte d’insécurité généralisée et de Covid-19, les conditions ne sont pas propices à l’organisation de telles festivités. Une population peu vaccinée qui ne respecte plus les principes de précaution pour éviter la propagation du virus ne peut se permettre de célébrer des fêtes collectives qui attirent la foule.
Le Gouvernement, de son côté, a rappelé à tous que la Covid-19 circule activement en Haïti et qu’il est impératif de se faire vacciner pour se protéger, ainsi que son entourage. L’observation des gestes barrières est recommandée.
Les préparatifs sont absents des rues mentionnées alors que les répétitions se poursuivent au Gymnasium Vincent. La population a fini par baisser la garde et se moque du vaccin tout en craignant ses retombées. Aucune formation n’a été faite et les commentaires fusent de toutes parts. Des doses sont offertes, des publicités invitent à la vaccination mais les spéculations vont plus vite.
La peur de mourir à cause de s’être fait piquer hante la population. Celle-ci se méfie des différentes doses importées et négligent de plus en plus les centres de santé. Selon les données, malgré la création de 149 centres de santé, 93,809 Haïtiens sont entièrement vaccinés (2 doses, 0,80% de la population). Faut-il rappeler que, dans le cadre de l’initiative Covax, le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) a reçu un don de 88 920 doses du vaccin Pfizer.
Geneviève Fleury