Le carnaval de 2022 : entre une nostalgie festive, le non-respect des gestes barrières au Covid-19 et l’incapacité d’organisation
3 min readL’année 2022 n’aura pas été favorable à la réalisation du carnaval en Haïti. En effet, cette festivité qui se déroule chaque année dans le pays n’a pas eu lieu en bonne et due forme à cause des problèmes liés à la crise sanitaire de la Covid-19 et à l’insécurité dans le pays. Pourtant on a organisé certaines activités dans la capitale et dans certaines villes provinciales du pays.
Il était une fois, à Port-au-Prince, lors de la période carnavalesque, les bandes à pied qu’on appelle couramment « Rara », gagnaient les rues pour faire valoir leur art. Pourtant, il paraît une nostalgie aujourd’hui. Mais au bout du tunnel, dans un après-midi aussi désespérant que prometteur, un bruit harmonieux s’est fait sentir à quelques mètres des parages de la Rue Monseigneur Guilloux. Destination ? Le Champ de Mars pour aller fêter le carnaval : cette tradition qu’on fête chaque année.
Sauf que cette année, celle-ci ne revêt pas la même allure que les années précédentes. Les causes ? La crise de la pandémie de la covid-19, l’insécurité grandissante et des raisons économiques. En effet, des mesures de restriction ayant été prises par l’État haïtien n’ont pas été favorables à l’organisation structurelle de cette festivité comme cela se produit chaque année.
Déjà depuis le 6 février 2022, le gouvernement haïtien, à travers le Ministère de la Culture avait annoncé qu’« en raison des difficultés économiques auxquels le pays fait face, a décidé cette année, de ne pas organiser de Carnaval national, mais d’accompagner certaines mairies qui désirent offrir à leur communauté, des festivités carnavalesques en évaluant les risques sanitaires et sécuritaire ». Toutefois, le gouvernement avait invité les fêtards à respecter les gestes barrières au Covid-19 dans le cadre des festivités.
Les gestes barrières Covid-19 ignorés
Les gestes barrières malgré la suggestion du gouvernement, n’ont pas été mis en considération. En effet, la distanciation sociale et autres préventions contre la Covid-19 n’ont pas été de l’apanage des bambocheurs. Un seul refrain s’impose lorsqu’on les interroge « le carnaval est le seul moment de se défouler » comme quoi cet état d’esprit pourrait tuer la menace qui pèse sur leurs épaules.
Un bilan non exhaustif
Proportionnellement, à la défaillance de l’organisation du carnaval cette année, le bilan en termes de victimes, n’aura pas été significatif. Si à Port-au-Prince on ne dénombre pas beaucoup de victimes, l’incident de Desdunes dans le département de l’Artibonite a pourtant suscité la sympathie de plus d’un. En effet, au moins 5 personnes ont perdu la vie et plusieurs autres, grièvement blessées dans un accident.
Le carnaval en Haïti, cette année, n’aura pas été à la hauteur du besoin du peuple qui souffre de tous les maux.
Jonas Reginaldy Y. Desroches