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Haïti : « La tenue d’un scrutin avant la fin de 2022 est peu probable », soutient  le rapport du SG de l’ONU

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Haïti a été au centre d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) le 17 juin 2022. Si l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU, Linda Thomas- Greenfield eut à dire que « le peuple d’Haïti mérite mieux »,  de son côté, le rapport du secrétaire général de l’ONU au conseil a indiqué que « la tenue d’un scrutin avant la fin de 2022 est peu probable » en Haïti.

Haïti est au cœur de l’actualité politique internationale. La « terre -patrie» fait l’objet de débats un peu partout à travers le monde. Une réunion s’est tenue au conseil de sécurité de l’ONU sur le cas d’Haïti ce jeudi 17 juin 2022. Les deux pays de l’île entière, à savoir Haïti et la République Dominicaine ont pris part à cette réunion.  D’après le Ministre Haïtien des Affaires Étrangères, Jean Victor Genelus, le gouvernement ne veut pas que des forces étrangères viennent remplacer la Police Nationale d’Haïti (PNH). Toutefois, il reconnaît les difficultés que rencontre l’institution policière dans la lutte contre les gangs. « Il est urgent que la Police Nationale  d’Haïti reçoive dans les jours, et non dans les semaines à venir, un soutien solide de la part de nos partenaires de la communauté internationale », dit-il, rapporté par la journaliste jacqueline Charles.

L’Ambassadrice Linda Thomas-Greenfield qui est la représentante des États-Unis auprès des Nations Unies est certaine, eu égard à cette période d’instabilité que traverse le pays a indiqué que le peuple d’Haïti mérite mieux. « Le peuple d’Haïti mérite mieux […] le temps est révolu pour les diverses coalitions concurrentes d’Haïti de trouver leur chemin vers un consensus. Les États-Unis sont prêts à soutenir les efforts haïtiens pour établir un Conseil électoral provisoire largement représentatif et inclusif», souligne-t-elle.

Mme Thomas-Greenfield a aussi indiqué, une fois de plus, le Conseil est saisi d’un rapport du Secrétaire général qui met en lumière la violence des gangs, l’insécurité et les conditions humanitaires et économiques préoccupantes en Haïti. « Une fois de plus, nous exprimerons tous notre préoccupation concernant les tendances mises en évidence dans ce rapport, ainsi que les rapports plus récents d’attaques contre un Palais de Justice à Port-au-Prince. Une fois de plus, nous condamnerons le bilan horrible que la violence continue fait peser sur les femmes et les enfants en Haïti. Et encore, une fois, nous répéterons tous qu’il est grand temps pour les parties prenantes d’Haïti de mettre de côté leurs différences et de mettre enfin Haïti et les Haïtiens au premier plan », déclare-t-elle en soulignant que cette action ne peut être entreprise que par les dirigeants d’Haïti. « Jusqu’à ce qu’ils choisissent de le faire collectivement, des discussions de plusieurs années à la recherche d’un accord politique et la détérioration des conditions de sécurité resteront des défis fondamentaux pour un processus électoral», a-t-elle ajouté.

 « Dans l’intervalle, le gouvernement d’Haïti doit également commencer le travail technique nécessaire pour permettre des élections libres et justes lorsque les conditions le permettront. En réponse à la situation sécuritaire, les États-Unis continueront à fournir des niveaux accrus d’assistance au renforcement des capacités de la Police Nationale Haïtienne, une assistance technique et d’autres soutiens logistiques pour améliorer la sécurité des citoyens», a fait remarquer Linda Thomas-Greenfield.

Le Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH)

« L’impasse politique actuelle d’Haïti, les conditions difficiles des droits de l’homme et les niveaux élevés de pauvreté et d’insécurité alimentaire ne font que souligner l’importance du BINUH. Les États-Unis félicitent le BINUH pour son expertise et pour sa coordination des efforts de la communauté internationale en faveur du progrès politique, des droits de l’homme et de la sécurité en Haïti », ajoute-t-elle. Mme Thomas-Greenfield  souligne également: « Nous prenons également note de l’évaluation du Secrétaire général selon laquelle une mission politique spéciale reste la configuration recommandée par l’ONU pour relever les défis les plus urgents d’Haïti, son approbation d’un mandat de 12 mois et ses recommandations pour renforcer encore l’efficacité du BINUH. Et nous sommes impatients de commencer les discussions sur le renouvellement du mandat avec le Conseil et la réautorisation du mandat du BINUH dans les semaines à venir ».

Par ailleurs, Mme Thomas-Greenfield a précisé bien que le BINUH et une solide présence de l’ONU en Haïti soient essentiels, ils ne remplacent pas des réformes significatives qui ne peuvent être entreprises que par les dirigeants haïtiens. En fin de compte, seul le peuple haïtien peut déterminer la voie à suivre. « Compte tenu des défis à venir, Haïti a besoin du ferme appui de ce Conseil et de la communauté internationale. Avec le Mexique, les États-Unis attendent avec impatience de travailler avec vous tous pour aider à fournir ce soutien nécessaire de toute urgence en renouvelant le mandat du BINUH », a-t-elle conclu.

D’un autre côté, il faut le souligner, le rapport du secrétaire général Antonio Guterres présenté au conseil de sécurité de l’ONU a demandé le renouvellement du mandat du BINUH. « Je recommande que le mandat du BINUH soit renouvelé pour une période de 12 mois », peut-on lire.

La Police National d’Haïti (La PNH)

D’après le rapport, « renforcer l’appui consultatif que le BINUH apporte à la police permettra d’améliorer les capacités de celle-ci de la manière la plus efficace et la plus économique possible ». Selon le rapport, La police nationale d’Haïti « a continué de perdre des effectifs en raison de démissions, de départs à la retraite et de décès. Sur un total de 15 459 membres enregistrés, seuls quelque 12 800 étaient en activité au 31 mai. Cet écart s’explique par un nombre important de désertions, d’absences pour raisons de santé et de suspensions, ainsi que par l’utilisation systématique de membres de la police pour la protection rapprochée. L’allure à laquelle les rangs de la force se vident est un gros problème ».Il est aussi souligner « le ratio officiel police-population est tombé à 1,28 pour 1 000 habitants, tandis que le ratio police-population pour les membres de la police actifs n’est que de 1,06 pour 1 000 habitants ».

Avis du rapport sur les élections

Le rapport est aussi conscient que les institutions étatiques du pays sont bancales. « Près d’un an après le terrible assassinat de Jovenel Moïse, peut-on lire dans le rapport,  alors Président, et deux ans et demi après la dissolution du Parlement, l’organisation d’élections reste dans la même impasse politique, maintenant ainsi un gouvernement intérimaire et des institutions législatives et judiciaires inopérantes et empêchant le rétablissement d’institutions et d’une gouvernance pleinement opérationnelles ». Pour le secrétaire dans son rapport, l’organisation des élections pour cette année est peu envisageable. « Au vu de la situation politique actuelle et des problèmes rencontrés par l’organisme de gestion des élections, la tenue d’un scrutin avant la fin de 2022 est peu probable », note-t-il.

Jackson Junior Rinvil

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