Olnick Duverne se met au service des plus démunis
5 min readÀ l’heure où le pays s’engouffre un peu plus dans la pauvreté, le pasteur Olnick Duverne intervient auprès des plus affamés à travers la fondation Bethléem Haïti. Conscient de ce qu’il a enduré par le passé, le leader religieux veut bien tendre la main aux plus petits d’entre nous. Il a déjà permis à plus d’une centaine d’enfants d’aller à l’école,en leur permettant d’avoir accès à un plat chaud, à en croire ses propos.
Né à Bombardopolis, dans le département du Nord-Ouest, dans une fratrie de neuf enfants dont il est l’aîné, Duverne Olnick est un leader communautaire qui évolue aujourd’hui à Cabaret, plus précisément à la quatrième section communale, Fond-Blanc. Élevé dans une famille chrétienne, M. Duverne n’a jamais renié sa foi, au contraire il s’en est servi comme repère dans ses moments d’égarement, à en croire ses propos. « En 2005, lorsque j’ai quitté le foyer familial pour continuer mes études à la capitale, la vie m’a paru de plus en plus difficile. À ce moment-là, j’ai passé des journées de jeûne personnel et des nuits de prière très alarmantes », se rappelle celui qui aujourd’hui se met au service de sa communauté comme pasteur.
Le pasteur Duverne se montre sensible aux conditions de vie des enfants en situation précaire, notamment des orphelins. Car, il a connu ce genre de situation dans son enfance, au décès de sa mère quand il avait dix ans. « Quand j’ai perdu ma mère, je n’avais même pas encore onze ans, se souvient le pasteur. J’ai connu toutes les peines du monde à cette époque, car mon père ne savait quoi faire, malgré les immenses efforts consentis pour subvenir à nos besoins. Il a fait de son mieux pour nous inculquer de bonnes notions, notamment sur la façon dont nous devions aider les autres », poursuit Olnick Duverne. Son père lui a inculqué entre autres des valeurs comme l’amour du prochain, qui l’animent tout au long de son ministère religieux, comme en témoignent ses propos.
Comme le prétend tout berger religieux, Olnick Duverne dit avoir reçu en 2009 un appel du Christ pour devenir pasteur. « Je me rappelle avoir refusé dans un premier temps », confie le révérend, qui, cependant, a fini par céder à la volonté divine. Étant responsable de l’association de la jeunesse de son église à cette époque, il a pu permettre à environ une quinzaine d’enfants d’aller à l’école. Une grande première qui est devenue une tradition annuelle. « Depuis, chaque année je paie la scolarité à plus d’une dizaine d’enfants, notamment des orphelins », fait savoir le propriétaire de Bethléem Boulangerie.
« Naturellement, j’ai supporté plusieurs initiatives communautaires dans la capitale comme dans les villes de province. J’ai contribué à la formation de plusieurs promotions de leader religieux, et surtout de générations de jeunes et d’enfants partout à travers le pays et également en République Dominicaine. En tant que leader, visionnaire et chrétien engagé, les activités communautaires doivent être notre priorité », souligne celui qui est aussi homme d’affaires, Olnick Duverne.
Si l’on s’en tient à ses mots, plus de 50% des bénéfices de ses entreprises sont destinés à prendre en charge les démunis et certaines églises évangéliques en situation difficile. Le leader religieux affirme être conscient de la triste réalité à laquelle nous sommes confrontés dans le pays. D’où le principal motif de ses interventions auprès de la majorité pauvre et désespérée. « En 2009, quand on a eu la vision de Bethléem en Haïti, personne n’avait imaginé que dix ans après Haïti serait aussi pauvre et invivable, comme nous le constatons aujourd’hui », déplore M. Duverne, qui fait de son mieux pour continuer à accompagner les plus défavorisés de sa communauté.
En outre, l’homme de Dieu brandit le verset trois du psaume 82 invitant à rendre justice au faible et à l’orphelin, et faire droit aux malheureux et aux pauvres, en vue de consolider sa mission dans ce pays. En effet, « nous avons la prestigieuse école évangélique Bethléem de Trou-Gilot, qui compte en son sein plus d’une centaine d’enfants démunis, qui ont accès chaque jour à un plat chaud, des ouvrages gratuits pour leurs études, dans l’unique objectif de partager l’amour de Dieu, et surtout de leur inculquer des notions morales afin de diminuer la délinquance juvénile dans le pays », indique le leader religieux, qui espère accueillir un millier d’enfants d’ici 2027.
Il soutient plus loin que la fondation qu’il dirige a une double mission. Une qui consiste à donner le pain spirituel aux croyants (éducation spirituelle et prières). Et la mission sociale qui vise la transformation socio-culturelle des membres, en vue de contribuer au développement du pays », précise-t-il. “C’est pourquoi nous avons des écoles classiques et professionnelles, des clubs pour enfants tous les week-ends, et le Centre d’aide et de secours Bethléem, une coopérative d’entraide et de secours qui va grandement contribuer à l’amélioration de la vie des gens de notre communauté », ajoute le révérend, qui s’inspire de Nelson Mandela.
L’insécurité grandissante en Haïti fait grimper le nombre de jeunes qui quittent le pays. Ce qui constitue, selon M. Duverne, un handicap majeur pour le développement du pays. Il rappelle qu’aucun pays ne peut prétendre au développement sans la contribution active de sa population, sans une politique de développement durable. « La seule façon d’éradiquer ce fléau, est de mettre en application une politique de développement durable, et de mettre un frein à la machine de l’insécurité », suggère le leader et entrepreneur.
Tout compte fait, Duverne Olnick se veut être cohérent avec sa mission consistant à lutter pour améliorer la situation des enfants vulnérables en Haïti. “Je dois lutter jusqu’à mon dernier souffle, pour accomplir cette noble et prestigieuse mission à travers les institutions de Bethléem », promet le berger.
Statler Luczama
Luczstadler96@gmail.com