La FJKL déplore l’absence d’un leadership éclairé dans les mouvements de protestation populaire
4 min readDans un communiqué daté du 20 septembre 2022, la Fondasyon Je Klere (FJKL) estime que le mouvement revendicatif du peuple souffre de l’absence d’un leadership responsable, crédible, lucide et éclairé. Elle recommande au Gouvernement de « respecter les justes revendications populaires ».
Les récents mouvements de mécontentement populaire organisés dans le pays ces jours-ci ont provoqué des scènes de pillage à Port-au-Prince et dans certaines villes de province. Des barricades ont été érigées. Plusieurs routes sont inaccessibles. Et par ailleurs, certaines personnes se trouvent dans l’impossibilité de se nourrir, d’avoir accès à l’eau potable, et de se rendre à l’hôpital en cas de besoin.
Dans ce contexte, la Fondasyon Je Klere (FJKL) a indiqué que le mouvement du peuple revendicatif, souffre de l’absence d’un leadership responsable, crédible, lucide et éclairé. « Les mouvements de rue, à eux seuls, n’ont jamais suffi à faire aboutir un mouvement populaire. La violence aveugle, les appels aux meurtres, à la destruction, à la violence et l’utilisation de la famine comme moyens de lutte politique ne peuvent contribuer à l’indispensable renégociation de l’équilibre social entre les classes sociales pour un État FORT, STABLE et DEMOCRATIQUE dont Haïti a définitivement besoin », peut-on lire dans ce communiqué.
Elle souligne que la stratégie de villes mortes sans répit, sans possibilité de ravitaillement pour les masses les plus pauvres et sans dispositions mises en place pour favoriser l’arrivée sans difficulté des malades et des blessés dans les centres hospitaliers, ainsi que le contrôle des barricades par des groupes violents qui rançonnent et agressent la population sont des actes contre-productifs. Selon l’organisme des droits humains, il y a lieu d’y remédier.
La FJKL enjoint le Gouvernement à respecter les justes revendications populaires
Les populations de plusieurs régions dans le pays expriment leur ras-le-bol vis-à-vis de la politique mise en place par le gouvernement du Dr Ariel Henry dans le cadre de sa gestion du pays depuis environ 15 jours. Selon la FJKL, ces mouvements traduisent une triple aspiration, à savoir : « La lutte contre l’insécurité avec ses corollaires logiques, la fin de la gangstérisation du pays et du règne des bandits armés, le respect du droit à la libre circulation des personnes et des biens à travers le pays, la fin des actes de kidnapping » ; « La lutte contre la cherté de la vie passant par la réduction des criantes inégalités sociales, la fin de la corruption comme méthode de gouvernement » ; « le renforcement de l’État de droit pour une gestion plus responsable de l’État et la réorganisation de la transition politique » .
Le Premier Ministre Ariel Henry, malgré tout, continue de faire la sourde oreille aux revendications de la population. À preuve, la FJKL dit constater, en réponse à ces justes revendications populaires, que le gouvernement, après des annonces publiques, a décidé d’une hausse exponentielle du prix du carburant à la pompe avec plus de 100 % d’augmentation. «La décision irresponsable et irréfléchie du gouvernement a soulevé l’indignation générale et la colère populaire. Des manifestations sont organisées particulièrement dans toutes les grandes villes du pays contre cette décision et contre le gouvernement », a indiqué la FJKL.
Pour cette dernière, la Police Nationale d’Haïti (PNH) était dans l’incapacité à contenir les protestations populaires dans les limites démocratiques. Et par rapport à cela, « des pécheurs en eau trouble en ont profité pour s’adonner à des actes de pillage, d’incendie et de destruction. Des attaques ciblées ont été dirigées contre des résidences de certains proches du Gouvernement, des écoles, des églises, des hôpitaux et les casseurs ont emporté, entre autres, sans justification aucune, des matériels didactiques, des matériels scolaires, des matériels médicaux et des objets sacrés ».
Des personnes essayent de récupérer le mouvement du peuple revendicatif pour le discréditer
« Des corrompus, dont au moins un responsable du Gouvernement de Jovenel Moïse qui se trouve sous le coup d’un arrêt de débet de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) pour corruption, des contrebandiers et des chefs de gangs notoirement connus ont pris position et même signé des notes de presse pour appeler à la démission du Chef du Gouvernement », a dénoncé l’organisation des droits humains. « Cette tentative de récupération du mouvement du peuple revendicatif par des secteurs mafieux vise à discréditer le mouvement et à le faire échouer », estime la FJKL.
Jackson Junior RINVIL