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À l’entrée Sud de Port-au-Prince, la population livrée à elle-même en dépit des promesses

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À l’entrée Sud de la capitale d’Haïti, particulièrement au niveau de Martissant et de Fontamara, les gangs armés s’affrontent depuis plus d’un an.  En conséquence, plus de quatre départements sont bloqués.  Selon Stanley Jean Julien, coordonnateur général de la structure politique Chemin Lumière, Unité et Changement sur 65 formes (C. LUC 65), cet état de fait s’explique par l’absence des autorités étatiques dans le pays.

Les bandes armées s’entre-déchirent sur la route nationale #2, particulièrement au niveau de Martissant et de Fontamara.  Et c’est une guerre sanglante. Les gens fuient leurs maisons pour se réfugier ailleurs. Des citoyens sont blessés ou tués par balles en traversant la route de Martissant pour se rendre au Centre-ville ; c’est  devenu monnaie courante. Et c’est ainsi depuis plusieurs mois. Pire encore, cette bataille s’intensifie chaque jour et la solution à ce problème tarde à venir.

« Cela s’explique par une absence des Autorités étatiques dans le pays, particulièrement au niveau de la 3e circonscription de Port-au-Prince », déclare Stanley Jean Julien, coordonnateur général de la structure politique Chemin Lumière, Unité et Changement sur 65 formes (C. LUC 65) lors d’une interview accordée au journal Le Quotidien News. « Les Autorités de l’État montrent clairement qu’elles n’ont absolument rien à foutre du problème auquel fait face le pays, notamment les personnes vivant  dans la 3e circonscription de Port-au-Prince», martèle-t-il.

La situation est chaotique au niveau de Martissant, déplore M. Julien. Selon lui, il faudrait un État fort et conscient de la gravité du problème pour apporter une solution appropriée, dans la perspective de rétablir la paix à l’entrée Sud de la capitale. « C’est l’État qui est le détenteur du monopole de la violence légitime dans le pays. Et par conséquent, c’est lui qui doit avoir les bonnes stratégies pour rétablir la paix au niveau de Martissant et de Fontamara », poursuit-il soulignant par ailleurs qu’il n’y a absolument aucune volonté politique des Autorités étatiques pour mettre un terme à l’insécurité à Martissant.

Les motifs de cette guerre sanglante entre des hommes armés à Martissant

« Le motif de tout ce qui se passe au niveau de la 3ecirconscription de Port-au-Prince est une question de territoire », a  confié M. Julien. « Les hommes armés veulent  beaucoup plus de territoires afin d’avoir le contrôle de plus de business », a-t-il ajouté précisant qu’il n’y a aucun business qui fonctionne aujourd’hui au niveau de la 3e circonscription de Port-au-Prince.

La bataille pour le contrôle des territoires n’a aucun intérêt s’il n’y a aucun business à l’entrée Sud de Port-au-Prince, souligne le coordonnateur général du C. LUC 65. « Il y a une main cachée qui alimente cette bataille en manipulant les différents protagonistes de cette guerre à des fins  électorales si… », explique M. Julien.

Si l’indifférence de l’État persiste autant, c’est peut-être parce que, se demande M. Julien, les Autorités étatiques tirent profit de cette situation.

La route passant par Saint-Jude pour se rendre au Centre-ville est bloquée au niveau du Commissariat de Savanne Pistache. À en croire M. Julien, il s’agit d’une stratégie voulue par les hommes armés pour mettre la population dans une situation beaucoup plus difficile.

Et qu’en est-il des promesses de Frantz Elbé à la population du Grand Sud sur le dossier de Martissant ?

Le Premier Ministre Ariel Henry a installé, le 21 octobre 2021, à la Direction Générale de la Police Nationale d’Haïti (DGPNH) le nouveau Directeur Général a.i de la PNH, Frantz Elbé. Durant son installation, ce dernier avait promis de rétablir l’ordre et la paix dans la cité et ce, avec la collaboration de la population.

Or, de cette période à date, le climat sécuritaire du pays ne cesse de détériorer. Frantz Elbé, le 10 mai 2022,  avait demandé à la population de faire preuve de patience en ce qui concerne le problème de Martissant. « Je sais que la population est impatiente, et c’est juste. Nous demandons à la population de patienter », avait-il déclaré. Le constat est ce qui suit : aujourd’hui encore, la population du Grand Sud est abandonnée à son sort et n’a aucune quiétude d’esprit quand il s’agit de traverser Martissant pour se rendre au Centre-ville de Port-au-Prince ou vers d’autres destinations.

Cette inquiétude s’étend aussi  à la route nationale # 1, au niveau de Canaan où les bandes armées ne cessent de montrer leurs muscles. Au niveau de la Petite Rivière de l’Artibonite, la situation sécuritaire ne cesse de détériorer également, tout comme à Source Matelas, une localité de la commune de Cabaret.

Jackson Junior Rinvil

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