Insécurité alimentaire en Haïti : Pour éviter la famine et la mort, la FAO et le PAM appellent à une action humanitaire ciblée
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Avec 4.9 millions d’Haïtiens en situation d’insécurité alimentaire grave, le pays fait face à l’une des pires crises économiques de son histoire. Pour la FAO et le PAM, des actions urgentes sont nécessaires pour éviter la famine et la mort.
Dans un rapport intitulé « Points chauds de la faim – Alertes préventives FAO-PAM sur l’insécurité alimentaire aiguë – Nations unies, Perspectives de juin à novembre 2023 », l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et le Programme Alimentaire Mondial (PAM) tirent à nouveau la sonnette d’alarme sur l’insécurité alimentaire aiguë qui frappe les 18 points chauds de la faim comprenant un total de 22 pays, parmi lesquels se trouve Haïti. Selon ce rapport, « l’insécurité alimentaire aiguë risque de s’aggraver davantage ».
Urgence humanitaire en Haïti
« Une action humanitaire ciblée est nécessaire de toute urgence pour sauver des vies. », estiment la FAO et le PAM. Pour eux, la violence organisée, la dégradation de l’économie, la réduction des précipitations, et les ouragans sont les principaux moteurs de l’insécurité alimentaire, et ils continueront probablement de stimuler les niveaux d’insécurité alimentaire, en particulier dans les zones urbaines, et de provoquer ainsi de nouveaux déplacements de population.
Selon les prévisions de la FAO et du PAM, pour les ménages haïtiens, il n’y a pas d’amélioration sensible à l’horizon. « L’inflation et les prix du panier alimentaire devraient encore augmenter, étant donné la dépréciation de la gourde, l’approvisionnement limité du marché et les persistantes pénuries de carburant, érodant davantage le pouvoir d’achat des ménages vulnérables », lit-on dans ce rapport publié le 29 mai 2023.
Pour la paysannerie haïtienne, les prévisions sont mauvaises. « Les activités agricoles seront également affectées par la présence des groupes armés, augmentant les difficultés des agriculteurs à produire et vendre leurs récoltes, et à acheter les intrants agricoles ». Les deux organisations appellent donc à une action humanitaire urgente, « essentielle pour éviter la famine et la mort ».
Les réponses à apporter
Pour lutter contre l’aggravation de l’insécurité alimentaire en Haïti, la FAO et le PAM estiment qu’il faut « renforcer les jardins communautaires urbains et les banques de semences communautaires », apporter un soutien aux « systèmes de collecte de l’eau et d’irrigation, ainsi qu’aux variétés de cultures tolérantes à la sécheresse, afin d’améliorer la résilience des ménages agricoles, réduire la dépendance à la pluie et améliorer les mécanismes d’adaptation pour des précipitations inférieures à la moyenne ».
D’autres réponses urgentes doivent être apportées, comme accroître la fourniture de l’aide humanitaire, protéger les actifs d’élevage, et élaborer des « plans d’urgence pour répondre aux catastrophes naturelles, telles que les inondations et les sécheresses, et assurer une réponse rapide et efficace aux urgences ».
Alors que la saison des ouragans a officiellement débuté dans la région, les capacités de résilience du pays restent très faibles. Le Plan de Réponse humanitaire (HRP) des différentes agences humanitaires dans le pays pour l’année 2023 fixe à environ 420 millions de dollars la somme nécessaire pour rétablir une situation de sécurité alimentaire, et un peu moins de 32 millions de dollars pour financer les « interventions nutritionnelles ».
Clovesky André-Gérald PIERRE
