Sommet à la Jamaïque sur la crise haïtienne : qu’est-ce que le pays peut espérer ?
4 min readLa crise haïtienne sera au cœur des discussions lors d’un sommet devant se tenir à la Jamaïque, du 11 au 13 juin 2023. Pour certains acteurs le pays ne peut rien attendre de ce sommet car cela va être « une perte de temps ». Cependant, pour d’autres, ce sommet sera une « opportunité » car le dialogue est le seul moyen par lequel on peut résoudre les conflits.
Le Sommet de Kingston/Jamaïque sur la crise haïtienne est un sommet où les « colons … » vont intimer l’ordre aux esclaves haïtiens qui sont des politiciens traditionnels, déclare Ulysse Jean Chenet lors d’une interview accordée à Le Quotidien News. « Le pays ne peut rien attendre de ce sommet », ajoute-t-il en soulignant que « c’est une duplication du forum mascarade organisé par le HCT de Mirlande Hyppolite Manigat à l’hôtel Karibe en date du 23 et 24 mai 2023 ».
L’insécurité qui ravage Haïti ne cesse de préoccuper la communauté internationale. Cependant, tenant compte de l’ampleur de cette crise en Haïti, la communauté internationale pose peu d’action, pense plus d’un. Et à présent, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur ce que veut la communauté internationale pour Haïti. « La solution à la crise haïtienne n’est pas la priorité de la communauté internationale qui cherche de préférence une explosion sociale dans le pays ou l’effondrement de la société haïtienne ou même l’externalisation du peuple haïtien», a sèchement critiqué le coordonnateur du Mouvement Point Final précisant que « la communauté internationale ne cherche rien comme solution ».
Les politiciens haïtiens ont-ils la volonté de dialoguer entre eux réellement ?
Les politiciens haïtiens ne savent même pas ce que veut dire un dialogue politique, estime Ulysse Jean Chenet. « C’est la raison pour laquelle la crise haïtienne traîne, dure et perdure aussi longtemps, c’est une question de crétinisme politique et d’absence de vision politique honnête », croit-il précisant toutefois que Clarens Renois, le numéro un de UNIR, est l’un des rares politiciens qui s’accrochent au dialogue politique en Haïti. « Mais dommage, c’est pour son intérêt personnel […]», affirme M. Chenet.
Le Sommet Kingston/ Jamaïque : une opportunité
Le professeur Rosny Desroches, l’une des personnalités invitées à prendre part au sommet, pense que la communauté internationale peut intervenir sur la crise d’insécurité qui règne en Haïti et qui représente une menace pour la région, elle peut aider les acteurs haïtiens à juguler la crise actuelle. « C’est normal d’aller discuter. D’y prendre part […] C’est une opportunité. On doit en profiter », déclare le membre de la société civile qui confirme par ailleurs qu’il sera présent à cet évènement. « J’ai toujours été un homme de dialogue. Je ne suis pas un homme violent », explique le professeur Desroches. « Le dialogue est seul moyen par lequel on peut résoudre nos conflits », a-t-il ajouté.
Mme Manigat ne sera pas présente à la Jamaïque
La Présidente du Haut Conseil de la Transition (HCT), de son côté, informe le Premier Ministre qu’elle a décliné l’invitation qui lui a été faite de participer à la conférence qui devait se tenir à la Jamaïque du 11 au 13 juin prochain. « Le dialogue—quel qu’en soit le motif— doit se dérouler entre Haïtiens et en Haïti, au bénéfice de leur union », affirme Mme Manigat dans une Note de presse en soulignant que le HCT demeure convaincu que c’est la meilleure option sinon la seule. « Déménager cet important rendez-vous est une approche simpliste […] », dit-elle.
Soulignons que l’absence indiquée de Mme Manigat à la Jamaïque a été saluée par M. Chenet. « Nous autres au niveau du Mouvement Point Final, nous applaudissons la décision de Mme Manigat et d’autres personnalités politiques comme Moïse Jean Charles, Josué qui ont décidé de bouder le Sommet de la Jamaïque », dit-il.
La position du professeur Josué Mérilien
« Si on fait un sommet sur la crise haïtienne, l’agenda de ce sommet doit être défini avec les protagonistes de la crise du pays», déclare le coordonnateur général de l’Union Nationale des Normaliens Haïtiens (UNNOH), Josué Mérilien, précisant qu’il n’y aucun agenda qui a été accompagné de la lettre d’invitation qu’il a reçu. « On ne peut pas participer à un Sommet si on ne sait pas sur quoi va porter la discussion. C’est un manque de respect envers les acteurs haïtiens et le peuple haïtien », explique M. Mérilien qui souligne que ce Sommet sera « un sommet de plus », mais ne va rien apporter au pays.
Jackson Junior RINVIL