Indiscutablement, quelque chose doit nous unir !
3 min readLe vent de la division nous détruit. Comme un vieil habit, la nation est déchirée. Les faits laissent penser que les possibilités de recoller les morceaux sont peu tangibles. À mesure que les jours passent, d’autres problèmes surgissent, la crise empire.
Le pays est entré depuis le 20 juillet 2023 dans une troisième année de transition où des « soit disant » dirigeants continuent de profiter du pouvoir sans obligation de rendre des comptes ni de résoudre la crise dont ils sont en fait les bénéficiaires. Une nouvelle année s’ajoute aux deux ans d’Ariel Henry dont la gouvernance est caractérisée par une extrême violence, des promesses à n’en point finir, une aggravation des contentieux politiques, etc. Un an de plus au compteur, perpétuant le pouvoir d’un Exécutif sans mandat dans la durée. On s’approche à pas de géant vers une transition qui, compte tenu de sa durée, pourrait être plus importante qu’un pouvoir légitime et constitutionnel de cinq ans.
Les acteurs politiques font en sorte que les projecteurs soient systématiquement allumés sur eux. Sur leurs manœuvres politiciennes et mesquines. Sur leur « fait semblant ». Au niveau de la presse, nous avons perdu notre temps. Gaspillé toutes nos énergies pour accompagner ces politiciens dans leur vile habitude consistant à tourner en rond. À faire du surplace. Nous les avons accompagnés dans leur parodie de dialogue. Dans leur démagogie de forums, de sommets, de rencontres par-ci par-là. Nos paroles elles-mêmes sont conditionnées. Nous n’avons pas le temps de traiter d’autres sujets. On dirait que nous sommes pris dans un piège tout comme la population. Le piège que nous tendent les acteurs politiques. Le piège de devoir créer du contenu. Le piège du statut quo.
Après plus de trente ans de tergiversations. D’absence de volonté de toucher la plaie du doigt. Après plus d’une décennie de règne du PHTK aggravant les problèmes sociopolitiques jamais résolus. Après les deux ans d’Ariel Henry au pouvoir qui sont en quelque sorte les deux pires années de l’existence de cette nation, il y a lieu de conclure que le moment arrivera où un problème finira par surgir et qui nous concernera tous.
La crise de 2004 n’a pas engagé cette prise de conscience. La Covid-19 non plus n’a pas servi à ce déclic. L’assassinat de Jovenel Moïse, la dilapidation du fonds PétroCaribe, l’inconstitutionnalité d’Ariel Henry, l’insécurité généralisée encore moins. Chacun en profite pour tenter de tirer son épingle du jeu. Chaque crise qui éclate est une aubaine pour certains secteurs. Indépendamment de notre volonté, un événement doit s’imposer à nous, sinon nous serons tous perdants. À ce carrefour de notre histoire, nous serons tous contraints de nous conformer. De faire converger nos forces. Espérons seulement que ce déclic ne sera pas un événement dramatique et qu’il ne tardera pas à arriver.
Daniel SÉVÈRE