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Deux ans après son accès au pouvoir, le Premier Ministre Ariel Henry toujours en quête d’un dialogue

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Ce  20 juillet 2023 a marqué les deux ans qui ont suivi l’installation du Dr Ariel Henry comme Premier Ministre en Haïti. Depuis, malgré deux accords officiels et de vaines tentatives, le dialogue tant souhaité par le locataire de la Primature est encore au point mort, de même que les promesses d’élections et de retour à la sécurité.

« L’une de mes tâches prioritaires sera de redonner à la population l’assurance que nous mettons tout en œuvre pour rétablir l’ordre et la sécurité. C’est l’un des dossiers principaux auxquels le Président de la République voulait que je m’attaque, car il avait bien compris que c’était un passage obligé si nous voulions réussir un autre sujet de préoccupation qu’est l’organisation d’élections crédibles, honnêtes, transparentes et inclusives », avait déclaré M. Henry au moment de son installation il y a deux ans.

Aujourd’hui, au terme des 24 mois du Chef du Gouvernement au pouvoir, l’insécurité s’est aggravée de façon exponentielle et les victimes, chaque mois, en moyenne, se comptent par dizaines au sein de la population civile. En quête d’une « force d’accompagnement robuste » de la Communauté Internationale pour faire face aux gangs armés, le Gouvernement ne semble pas disposer d’une solution à sa portée, pas plus que d’une formule permettant de lancer un processus électoral. Et pourtant, c’est sans grande opposition, sans les multiples manifestations de rues habituelles, et sans le contrôle d’un Parlement ou du pouvoir judiciaire que le Premier Ministre Ariel Henry a passé ses deux premières années au pouvoir.

Deux accords officiels, mais toujours pas d’issue satisfaisante

L’idée de réaliser un grand dialogue avec tous les acteurs aura été la principale tâche du Dr Henry, du moins pour ses deux premières années à la tête de la Primature. Ce 19 juillet 2023,  sur Twitter, le Premier Ministre s’est encore réclamé de cette même tâche qui, selon lui, représente le point de départ pour son Gouvernement. « L’objectif de ce Gouvernement est de rassembler tous les Haïtiens. Il est de traverser les eaux troubles dans lesquelles nous nous trouvons aujourd’hui. Le but de ce Gouvernement est de parler à tous les Haïtiens, peu importe leur appartenance religieuse : protestante, catholique ou vaudou », a-t-il affirmé avant d’ajouter que « l’objectif du Gouvernement est de parler aux petits comme aux grands, aux femmes comme aux hommes, aux dirigeants, aux politiques, aux étudiants, aux paysans, aux syndicalistes, aux professionnels, aux investisseurs, etc. »

Cependant, des rassemblements, des « pourparlers », il y en a eu, et des accords de gouvernance en sont sortis, en particulier avec d’anciens opposants de taille à Jovenel Moïse, dont le Secteur Démocratique et Populaire depuis septembre 2021. Le 17 septembre 2021, le Moniteur spécial #46 a été publié par le Gouvernement, contenant un « Accord Politique pour une Gouvernance Apaisée et Efficace », avec pour objectif de « créer un environnement sûr, stable, propice pour une gouvernance apaisée de la période intérimaire et d’organiser des élections inclusives, transparentes et impartiales devant conduire, au retour, à un fonctionnement normal des institutions démocratiques ».

C’est ainsi que, une semaine après l’installation d’un nouveau cabinet ministériel qui lui, aurait dû avoir lieu dans la huitaine après la signature de l’Accord du 11 septembre, ledit accord avait prévu la création d’un « organe électoral » devant se charger de l’organisation des élections. Organe qui aujourd’hui, près de deux ans plus tard, n’a pas encore vu le jour.

Environ 15 mois plus tard, un nouvel accord dénommé « Consensus National pour une Transition Inclusive et des Elections Transparentes », dit du 21 décembre 2022, a été trouvé par le Chef du Gouvernement, avec des centaines de parties signataires. Et cette fois, pas de date précise non plus pour la formation d’un organe électoral, mais simplement l’idée d’organiser « des élections générales » au cours de l’année 2023, afin de permettre « l’entrée en fonction d’un Gouvernement nouvellement élu le 7 février 2024 ». Cependant, aujourd’hui encore, en juillet 2023, le rétablissement d’un climat de sécurité reste un prérequis pour l’organisation des élections, selon le Gouvernement, tandis que l’activité criminelle continue d’échapper à son contrôle.

Des manifestations pour les deux ans du Dr Ariel Henry au pouvoir

Depuis quelques semaines, le vent des contestations souffle contre le Premier Ministre Henry et contre l’insécurité qui sévit dans le pays. Ce 20 juillet 2023, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté à Port-au-Prince, réclamant le départ du Gouvernement. Les manifestants ont été dispersés par la Police nationale à coups de gaz lacrymogènes. Et parallèlement, des sympathisants du pouvoir en place ont également pris la rue afin de témoigner leur support au Gouvernement.

Toutefois, il demeure un fait que, deux ans après, les deux principaux objectifs du Gouvernement restent au point mort, à savoir le rétablissement d’un climat de sécurité et l’organisation des élections. Parallèlement, à ce bilan, il faut ajouter la résurgence d’une épidémie de choléra, l’aggravation de l’insécurité alimentaire, la persistance de la récession économique et des problèmes migratoires avec la République Dominicaine, qui contribuent à faire pencher la balance du mauvais côté pour le Gouvernement.

Clovesky Andre-Gerald PIERRE

cloveskypierre1@gmail.com

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