L’eau potable et d’autres produits se font rares à Port-au-Prince, la situation humanitaire se dégrade de plus en plus
3 min readVives inquiétudes auprès de plusieurs habitants de la région métropolitaine de Port-au-Prince qui font face à une pénurie d’eau en raison des attaques répétées des bandes armées. Préoccupé, le Directeur Général de la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA) Guito Edouard dit solliciter l’ouverture d’un couloir humanitaire afin d’alimenter les sites de la DINEPA à travers l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.
L’intervention de Guito Edouard sur les ondes radiophoniques locales ce 8 mars 2024, s’inscrit dans un objectif clair. Et il le précise. « Je ne suis pas là pour dire qui a tort ou raison. Je suis ici pour demander un couloir humanitaire. La DINEPA est une institution de service public. Et ce qui intéresse la population, c’est d’avoir de l’eau », déclare M. Edouard demandant aux individus armés qui investissent les rues de la région métropolitaine de Port-au-Prince de faire une déclaration publique autorisant la libre circulation des personnels de la DINEPA afin que ces derniers puissent alimenter les sites de cette institution de service public.
Selon M. Edouard, la DINEPA est en train de faire face à deux problèmes majeurs à cause de la situation d’insécurité dans laquelle se trouvent Port-au-Prince et ses environs. « Le premier problème, c’est que les personnels de l’institution se trouvent dans l’impossibilité d’arriver sur les sites de la DINEPA où sont installés les grands puits, les groupes électrogènes et des endroits que nous avons envie de visiter pour voir comment ces stations fonctionnent. Le deuxième problème, c’est d’alimenter ces stations. Et pour les alimenter, il faut avoir du carburant. Ensuite, il faut avoir les produits chimiques », a-t-il ajouté en précisant que c’est en raison de ces difficultés que les techniciens de la DINEPA ne peuvent pas se déplacer.
Eu égard aux groupes électrogènes, ils se trouvent dans la commune de Tabarre particulièrement à Clercine, dans la commune de Croix-des-Bouquets et à Pernier. « La majorité d’entre eux, soit un total de 24, sont à l’arrêt en ce moment », a révélé le responsable de la DINEPA. À côté de l’eau potable, il y a d’autres facteurs qui entrent encore en ligne de compte et qui pourraient déboucher sur une catastrophe qui ne dit pas son nom si rien n’est fait.
Le port commercial de Port-au-Prince suspend ses activités
Les actes de violence à Port-au-Prince contraignent la Direction de la Caribbean Port Services S.A de suspendre l’ensemble de ses services. « La Direction de la Caribbean Port Services S. A avise le public en général que durant les récents troubles à l’ordre public, dont elle a été victime, depuis le 1er mars et encore hier soir, d’actes malveillants de sabotage et de vandalisme », peut-on lire dans une Note publiée par la Direction de la Caribbean Port Services S. A en date du 7 mars 2024. « La Caribbean Port Services S. A ne pouvant effectuer ses opérations se trouve dans l’obligation de suspendre l’ensemble des services offerts à sa clientèle », a-t-elle ajouté en précisant par ailleurs qu’elle continue à travailler de concert avec les forces de l’ordre afin de reprendre ses activités dans les meilleurs délais.
Des pharmacies en difficulté
En Haïti, à cause de l’insécurité généralisée, les pharmacies communautaires et les pharmacies hospitalières ont de grosses difficultés pour renflouer leurs stocks en intrants pharmaceutiques et médicaux, ce qui met en péril la santé, voire la vie de nos patients, a prévenu Pierre Hugues Saint Jean, Président de l’Association des Pharmaciens d’Haïti (APH) dans un message publié sur son compte X ce samedi 9 mars 2024.
Signalons que, avec les compagnies aériennes qui, jusqu’à date, suspendent leurs vols sur Haïti, les ambassades qui évacuent leurs personnels, tout donne l’impression qu’une catastrophe qui ne dit pas son nom se prépare, surtout pour la capitale haïtienne.
Jackson Junior RINVIL