Les attaques à l’encontre des Facultés de l’UEH à Port-au-Prince s’intensifient
3 min readLa Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP) a été victime d’actes de vandalisme et de pillage dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 avril 2024. Dans une Note de protestation, le Rectorat de l’Université d’État d’Haïti (RUEH) a exprimé sa consternation face à ces actes destructeurs dans les locaux de ladite faculté. D’après le RUEH, le bilan pourrait être très lourd.
Les structures d’enseignement et de formation sont menacées par la violence des gangs armés qui commettent leurs exactions comme bon leur semble. Le système éducatif haïtien déjà précaire, subit encore le sort de cette insécurité sans précédent. Après la Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV), la Faculté des Sciences (FDS), l’École Nationale des Arts, l’École Normale Supérieure (ENS), la FMP vient d’allonger la liste des entités de l’UEH frappées par la vague d’insécurité orchestrée depuis quelque temps dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
« Selon les premiers éléments d’information, il a été permis de constater que presque tous les panneaux solaires et les matériels électriques, des matériels de la cafétéria et plusieurs véhicules de service de l’institution ont été emportés. Le bilan des dégâts est à évaluer. Cependant, il risque d’être tout simplement insoutenable », a estimé le RUEH dans une Note en date du 22 avril.
Les responsables de l’UEH dénoncent et condamnent fermement ces actes de vandalisme et de pillage contre le patrimoine que représente cette entité de l’UEH qui a formé et qui continue à former des professionnels de la santé de haut niveau au service de toutes les couches de la population.
Le Rectorat tient à rappeler à tout un chacun que l’Université d’Etat d’Haïti est le principal pourvoyeur de ressources humaines qualifiées dans le pays. En ce sens, elle appartient à toute la nation. Ces attaques systématiques contre ses entités sont inacceptables et incompréhensibles. Perplexe, le Rectorat se trouve dans l’obligation de demander qui a intérêt à détruire le plus grand centre universitaire public du pays.
« En dépit de tout, l’Université d’État d’Haïti reste et demeure solidaire de la lutte continue du peuple haïtien pour la sécurité, l’éducation, la justice, le développement, la prospérité et la souveraineté », rappelle-t-il, se demandant également si cette machine destructrice ferait partie d’un complot contre l’intelligentsia haïtienne ?
En moins de deux mois, environ cinq établissements d’enseignement supérieur ont été attaqués par les bandits. Il faut préciser que, dans la majorité des cas, les dégâts sont considérables. Lors des attaques perpétrées contre la FAMV le 29 février dernier, plusieurs matériels importants ont été emportés par les malfrats, notamment des équipements de laboratoire. À la FDS, dans la nuit du 9 au 10 mars, les bandits ont saccagé les vitres des bâtiments. Ils ont volé des panneaux solaires, des téléviseurs et des équipements de laboratoire de recherche. Le 28 mars, des individus armés ont incendié près de six salles de cours dans les locaux de l’ENS. Des actes de barbarie ont été enregistrés ces derniers jours dans la zone Métropolitaine de Port-au-Prince et là encore les responsables de ces actes restent impunis. Si les autorités concernées ne prennent ne prennent pas des mesures urgentes pour stopper les gangs, ils continueront à briser les structures de grande envergure dans le pays.
Le Conseil Présidentiel de transition, fraîchement installé, a du pain sur la planche.
Marie-Alla Clerville