Garry Conille se montre très confiant au processus de rétablissement du climat sécuritaire en Haïti

Le Premier Ministre Garry Conille, accompagné du Ministre de la Justice, Me Carlos Hercule et du Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti (PNH) Rameau Normil, s’est rendu à Clercine le 26 juin 2024 pour rendre visite au premier contingent de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti (MMAS).Lors de cette visite, M. Conille a affirmé que les autorités vont reprendre le contrôle du pays « ville par ville, quartier par quartier, maison par maison ». Pour sa part, Me Samuel Madistin doute que la MMAS puisse résoudre le problème de l’insécurité dans le pays.

Le Premier Ministre Garry Conille a estimé que c’était nécessaire de rendre visite au premier contingent de policiers kényans arrivés en Haïti dont la base se trouve à Clercine. M Conille a remercié le peuple kényan, le président du Kenya William Ruto qui, dit-il, s’est engagé personnellement pour soutenir le pays. Selon M. Conille, l’arrivée des policiers kényans en Haïti est un geste de solidarité extraordinaire. «Les policiers kényans sont prêts à accompagner et soutenir les stratégies haïtiennes pour le rétablissement de la sécurité. Ils sont décidés et déterminés », a informé le Chef du gouvernement.

Le déploiement de la MMAS est un nouveau souffle qui redonne de l’espoir à la population haïtienne. Le pays attendait avec impatience cette force Multinationale d’Appui à la Sécurité. Par ce déploiement, le peuple haïtien espère que les civils armés vont être mis hors d’état de nuire. « Nous sommes à la veille d’un nouveau départ. J’invite la population haïtienne à la vigilance et à rester confiante et à être patiente. Nous travaillons avec nos partenaires et nous avons leurs engagements. Il y a plusieurs pays qui feront partie d’autres contingents qui arriveront dans le pays », a-t-il informé. «  Avec cet appui et les autres qui auront à venir, nous allons être beaucoup plus équipé pour reprendre notre pays, maison par maison, quartier par quartier et ville par ville », a martelé M. Conille en présence de la cheffe de la délégation kényane, Dr Monica Juma, du commandant de cette force, l’inspecteur Noor Gabow et les policiers kényans.

M. Conille a fait savoir plus loin que les opérations policières n’ont jamais cessé. «  La PNH a toujours été à pied d’œuvre. Il faut que cela soit clair. La PNH et les Forces Armées d’Haïti travaillent activement et c’est grâce à leurs travaux que nous avons sécurisé l’aéroport et d’autres sites, et mis les bandits en position de défense », a-t-il précisé en soulignant par ailleurs, qu’il a entrepris des discussions avec le DG de la PNH Rameau Normil pour mettre à la disposition des forces de l’ordre tout ce qu’il leur faut pour les opérations.

À quand la Force Multinationale d’Appui à la Sécurité sera-t-elle opérationnelle ?

En dépit du fait qu’une grande partie de la population attendait avec impatience l’arrivée de la MMAS, n’empêche qu’il y ait des réserves quant à la contribution des policiers kényans dans la lutte contre l’insécurité en Haïti. Intervenant au micro de la presse, Me Samuel Madistin doute que la MMAS puisse aider à rétablir un climat sécuritaire stable dans le pays.

Résoudre le problème de l’insécurité actuelle du pays nécessite la collaboration de la Police Nationale d’Haïti, des Forces Armées et de la MMAS, estime plus d’un. Alors que, selon le responsable de la Fondasyon Je klere, Me Samuel Madistin, il n’y a aucun changement effectué au sein du Haut État-major des Forces Armées d’Haïti. « Il n’y a aucune décision qui a été prise au sein du Commandant des Forces Armées d’Haïti qui est vieillissant et qui mérite d’être changé. Le nouveau commandant de la PNH n’annonce non plus aucun changement au niveau du haut commandement de la PNH», a-t-il soutenu.

À en croire l’ancien candidat à la présidence aux élections de 2015, la Force Multinationale d’Appui à la Sécurité aurait dû être opérationnelle dès son arrivée en Haïti. « La MMAS n’a attaqué aucun quartier contrôlé par les gangs armés. Il n’y a aucune opération de Police qui a été annoncée. On a annoncé aucun plan pour le renforcement de l’armée ni de la Police Nationale d’Haïti», a-t-il constaté. « Nous n’avons pas besoin des policiers qui dansent sur le tarmac de l’aéroport international de Toussaint Louverture», a ajouté le défenseur des droits humains.

Selon lui, le problème de l’insécurité ne va pas être résolu avec l’arrivée de 2500 agents de l’ordre étrangers sans un plan de renforcement des Forces Armées d’Haïti et de la Police Nationale d’Haïti.

Jackson Junior Rinvil