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Fraîchement installé, le Conseil exécutif de l’UEH fait face déjà à des défis colossaux

L’Université d’État d’Haïti (UEH) a récemment procédé à l’élection d’un nouveau Conseil exécutif. En effet, cette transition survient dans un contexte national particulièrement difficile, marqué par une insécurité persistante et un manque de financement criant. Autant sont les défis considérables qui pèsent sur l’avenir de l’institution.

Selon un communiqué du Rectorat de l’Université d’État d’Haïti (RUEH), les élections pour le renouvellement du Comité exécutif ont eu lieu le 9 mars 2024. Le professeur Dieuseul Pédelus, ancien Directeur financier de l’École Normale Supérieure, a été élu recteur avec un score de 95,45 % des voix. Il sera épaulé par Fredner Duvivier, ingénieur, agronome et professeur, élu vice-recteur aux affaires académiques avec 58,33 % des suffrages. Jacques Blaise, déjà en poste de vice-recteur à la recherche, a été réélu avec 73,91 % des voix. Le Rectorat a salué l’élection de ces trois nouveaux membres, leur confiant la mission de diriger l’institution pour les quatre prochaines années (2025-2029).

Cependant, cette nouvelle équipe dirigeante prend les rênes d’une université profondément fragilisée par un environnement national délétère. L’insécurité persistante à Port-au-Prince constitue un obstacle majeur au bon fonctionnement de l’UEH. Plusieurs facultés situées au centre-ville de Port-au-Prince sont contraintes de fermer leurs portes temporairement ou définitivement. Ce nouveau conseil aura pour mission de renforcer la gouvernance de l’institution, de répondre aux revendications des professeurs et des étudiants et de surmonter les défis liés à l’insécurité.

Par ailleurs, une nouvelle vague de violence a éclaté le  14 mars à l’Avenue Christophe, où siègent plusieurs entités de l’UEH. La zone est désormais sous le contrôle des bandes armées. La Faculté des Sciences Humaines (FASCH), l’Institut National d’Administration de Gestion et des Hautes Études Internationales ainsi que l’Institut d’études et de recherches africaines d’Haïti ont été contraintes de suspendre toutes leurs activités académiques et administratives jusqu’à nouvel ordre. À noter que plusieurs autres entités de l’UEH situées au centre-ville ont dû abandonner leurs locaux depuis plus d’un an en raison de l’intensification des attaques armées, notamment celles de la coalition “Viv Ansanm”. Les déplacements massifs de population exacerbent cette situation précaire, car certains bâtiments universitaires sont occupés par les déplacés, servant d’abris.

Au défi sécuritaire s’ajoute un manque de financement criant. L’UEH, bien que financée par l’État, est confrontée à un budget insuffisant. Cette pénurie de fonds entrave sa capacité à répondre aux besoins croissants de sa population étudiante et à maintenir ses infrastructures. Par conséquent, de nombreuses facultés fonctionnent dans des conditions difficiles, souffrant d’un manque de laboratoires adéquats et de ressources pédagogiques modernes.

Dans ce contexte particulièrement difficile, le Conseil exécutif de l’UEH, fraîchement élu, est confronté à des défis immenses pour maintenir à flot l’institution et garantir la continuité de l’enseignement supérieur en Haïti. La tâche s’annonce ardue, nécessitant des efforts considérables pour surmonter l’insécurité, obtenir un financement adéquat.

Marie-Alla Clerville

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