Depuis plus d’une décennie, on ne parle que d’une chose : « le dialogue national». Feu Turneb Delpé en a fait son cheval de bataille. Mais, hélas, il est parti trop tôt, laissant ce rêve non concrétisé et galvaudé par des opportunistes et des imposteurs.
C’est peut-être la dernière carte qui nous reste. La seule corde dans notre arc. Tout le monde se met d’accord là-dessus, mais l’obstacle à ce projet est que personne ne veut prendre l’initiative. On en fait un discours politique et rien que cela.
Les dirigeants de l’État paraissent les plus légitimes à enclencher le processus. Mais puisqu’ils ont d’autres agendas, ils esquivent la question. Comme ils ne veulent pas se créer de problème avec les bénéficiaires du système, ils ferment le sujet dans les tiroirs et se disent que d’autres viendront le faire.
L’obstacle principal réside dans la question : qui osera mettre la cloche au cou du chat ? Qui, malgré les enjeux qui entourent cette décision, va décider de s’aventurer quand même ? Qui est prêt à défier les administrateurs de ce système miné par la corruption ? Quel sera ce leader pragmatique qui risquera sa vie en se jetant dans l’eau.
Le grand handicap est là : le manque de volonté. Il y a aussi la poursuite effrénée d’objectifs mesquins et apatrides. Récemment, le coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) en a fait mention comme s’il était un vulgaire citoyen. Tous, à l’instar du ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle se confortent dans l’observation.
Plus que jamais, une nouvelle classe politique s’impose. Cette classe qui doit tout chambouler pour recommencer sur de nouvelles bases. Et, au regard de la conjoncture, on est très loin de cet objectif. Mais, une chose est certaine : « il faut que le pragmatisme prenne le relais à la démagogie ». Et ce sera justice.
Daniel Sévère
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