14 septembre 2025

Le Quotidien News

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Depuis plusieurs semaines, le leader de la coalition « Viv ansanm » lance sur les réseaux sociaux une campagne de charme visant les habitants des quartiers défavorisés de la capitale. Ce dernier, prêchant pour un retour à la paix dans le pays, a invité la population vagabonde à regagner les maisons et les quartiers qu’elle a été contrainte de fuir en catastrophe.

Le Caïd se dit fatigué de sa situation et annonce vouloir donner comme gage le retrait de ses hommes armés dans certains quartiers qu’ils ont mis en ruine. Cet appel a suscité pas mal de réactions contradictoires dans l’opinion publique.  Il crée une sorte de confusion entre la volonté de retourner chez soi et la peur de se faire attaquer à nouveau. D’ailleurs, ces groupes armés ne sont pas à leur premier essai. Ils avaient fait le même appel aux habitants de Carrefour-Feuille avant de la dépeupler par la suite. Un mauvais précédent qui a laissé des traces.

Cette attitude de profil bas serait une bonne chose si et seulement si ce corps armé était réellement de bonne foi. Si c’était l’expression coordonnée de toute l’équipe et si des signaux clairs étaient envoyés pour montrer leur loyauté. Mais dommage, le reste de l’équipe n’a pas suivi, laissant planer le doute.

Dans le sillage de cette quête de confiance toujours non acquise, la coalition a envoyé des signaux contradictoires en s’attaquant à la population civile. Cette semaine, elle a mené une offensive dans la zone de Cabaret et fait plusieurs dizaines de victimes. Dans un contexte où la population, fatiguée de l’insécurité qui a trop duré, tergiverse encore, ces actions ne rendent pas service à ce discours de paix que véhicule le numéro un de cette structure rebelle. Ce devrait être l’occasion pour ses membres de se montrer prudents et d’essayer d’envoyer un message plus pacifique pour se montrer cohérent et lever toute incertitude.

Fort de cette situation, comment la population doit-elle percevoir cet appel de paix ? Faut-il, bien que désespérée, prendre le risque de se faire surprendre ? Y a-t-il un problème au sein de ce groupe qui se contredit par sa manière d’agir ? C’est la confusion totale. Il revient à la population de se laisser charmer ou de dire simplement : merci beaucoup. De toute évidence, c’est à elle de choisir, car l’État délègue, depuis bien des temps, son autorité à ces groupes armés qui délogent et appellent la population à retourner chez elle quand ça leur chante.

Daniel Sévère

danielsevere1984@gmail.com

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