21 septembre 2025

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L’Exécutif ne s’inquiète pas !

Le bilan du nouveau directeur général par intérim de la Police Nationale d’Haïti commence déjà à être lourd. Si un calme apparent semble régner sur la capitale haïtienne ces derniers jours, tel n’est pas le cas pour Liancourt et Bassin-bleu qui viennent de subir de nouvelles attaques des gangs armés.  Au moins deux commissariats ont été sabotés pour rallonger une liste déjà trop longue.

Il n’y a pas que cela. Aux Gonaïves, la mort de l’ex-rebelle de 2004 a également fait parler tout en suscitant une vive tension dans la cité gonaïvienne. La PNH, une fois de plus, est mise en cause. Des scénarios, entre autres, qui montrent que la situation sécuritaire du pays est loin d’être améliorée. Le premier bien public n’existe plus en Haïti, et ce, depuis plusieurs années. Paradoxalement, on continue de payer les taxes pour entretenir l’État et tous ses opposants sans fatigue ni découragement.

Dans la foulée, l’Exécutif, administrateur de la nation, se focalise sur d’autres agendas. Ceux, par exemple, de multiplier les nominations par ci par là dans l’administration publique qui devient de jour en jour et de plus en plus inefficace et improductive. Ce calvaire qui se perpétue depuis quasiment tout le vingt et unième siècle haïtien a, spectaculairement, dégringolé ces quatre dernières années, marquées par une sorte de désinvolture politique sans précédent.

En réalité, le pays est à découvert. Même les infrastructures, symboles de la nation, n’existent plus. Le nombre de commissariats détruits et incendiés est important. Ce sont les signes les plus visibles qui montrent la défaillance de l’État. À cela s’ajoutent les bâtiments administratifs délaissés au centre-ville et l’état lamentable des rues de Port-au-Prince, habitées par des arbres sauvages et des montagnes d’immondices qui transforment le cœur de Port-au-Prince en dépotoir.

Quant aux gouvernants, ils déplorent.  Souvent tardivement et, parfois, ils ne pipent mot pour se solidariser à toutes les victimes du monde entier. Ils multiplient les messages X pour saluer et féliciter à tort et à travers toute promotion ou réalisation des étrangers tout en fermant les yeux sur les opprimés haïtiens qu’ils ont la responsabilité de protéger. L’État est aux abonnés absents, livrant toute une nation à la merci de civils armés et d’une crise humanitaire sans précédent.

Au regard du laxisme affiché par les dirigeants, il est judicieux de questionner la mission réelle de l’État. Qu’est-ce qui le préoccupe à ce point pour passer quatre ans dans cette situation de léthargie ? Pourquoi assister avec toute cette fierté à cette descente aux enfers comme si c’était une situation normale ? Questionnons encore et encore, mais n’abandonnons pas.

Daniel Sévère 

danielsevere1984@gmail.com

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