23 novembre 2025

Le Quotidien News

L'actualité en continue

L’insécurité alimentaire et l’insécurité chronique : l’équation à deux inconnues pour le gouvernement haïtien

Alors que plus d’un million de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays en raison de la violence armée des gangs, un peu plus de la moitié de la population haïtienne est confrontée à un niveau d’insécurité alimentaire aiguë inquiétant. Si le gouvernement en place peine énormément à rétablir la sécurité, il n’y a pas vraiment de plan d’action efficace  pour juguler l’insécurité alimentaire. 

Dans plusieurs zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince tout comme dans l’Artibonite et le Centre, la situation sécuritaire est très préoccupante, voire imprévisible. En dépit des opérations menées par la Police Nationale d’Haïti, la violence armée des gangs est toujours de mise ainsi que les actes de kidnapping. Des citoyens paisibles continuent à se déplacer en raison de ces violences. En effet, jusqu’au mois de juin 2025, c’est déjà plus d’un million de personnes qui ont été contraintes de se déplacer un peu partout à travers le pays.

Jusqu’au mois de novembre 2025, les déplacements massifs de populations n’ont pas vraiment cessé puisque le même problème persiste. La politique menée par l’État haïtien et la communauté internationale ne porte pas encore fruit. À côté de l’insécurité chronique, le gouvernement en place semble négliger les 5,9 millions d’habitants qui basculent en insécurité alimentaire aiguë. En effet, sur le terrain, on ne constate aucun plan d’action visant à juguler la question.

D’un autre côté, pour des instances onusiennes, la faim dans le monde demeure une préoccupation. Le 12 novembre 2025, dans un communiqué,  le PAM et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avaient déjà mis en garde : des millions de personnes supplémentaires pourraient être confrontées à la famine ou à un risque de famine dans le monde. Seize zones critiques, dont Haïti où la situation continue de s’aggraver, font face à une insécurité alimentaire aiguë, a rapporté l’AFP. 

Le financement de l’aide humanitaire est dangereusement insuffisant, alertait le rapport conjoint des deux organes onusiens dédiés à l’alimentation et à l’agriculture.

« La crise alimentaire mondiale ne montre aucun signe d’apaisement en 2026, car les conflits, les phénomènes météorologiques extrêmes et l’instabilité économique devraient engendrer une nouvelle année d’insécurité alimentaire grave », a déclaré Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué.

Ce 21 novembre, le PAM a appelé «à une expansion du financement des risques de catastrophes afin de prévenir la faim causée par les phénomènes météorologiques extrêmes ». Selon l’instance, « une hausse de seulement 1°C des températures mondiales pourrait plonger 70 millions de personnes supplémentaires dans l’insécurité alimentaire à travers 45 pays où il opère, a averti aujourd’hui le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM), alors que la COP30 s’achève en Amazonie».

Pour le PAM, « les phénomènes météorologiques extrêmes aggravent la crise mondiale de la faim, comme l’ont montré les récentes catastrophes : l’ouragan Melissa dans les Caraïbes et le typhon Fung-Wong aux Philippines». 

La Rédaction

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *