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Réouverture du Palais de Justice : le premier ministre n’est pas bien informé, a réagi Me Wilner Morin

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Le président de l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH), Me Jean Wilner Morin a réagi aux propos du premier ministre haïtien, Joseph Jouthe concernant  la relance des activités au sein de du palais de justice. Selon le magistrat, Joseph Jouthe n’est pas bien informé de la situation actuelle. Malgré l’insécurité qui régnait au Bicentenaire les activités se poursuivaient au sein de ladite institution, déplore-t-il.

 « Le premier ministre n’est pas bien informé », c’est ce qu’a déclaré, hier vendredi, le président de L’ANAMAH, Me Jean Wilner Morin qui réagissait à la déclaration du chef du gouvernement, Joseph Jouthe lors d’une visite au Palais de justice en milieu de semaine. Si M. Jouthe dit avoir procédé à la réouverture du Palais de justice, Me Jean Wilner Morin souligne que  la réouverture des tribunaux se fait généralement en octobre, et pas n’importe quand. « Je ne crois pas que le premier ministre soit bien informé », a-t-il laissé entendre.

De plus, le magistrat a fait savoir que le tribunal n’était pas totalement fermé en dépit des problèmes d’insécurité. Me Jean Wilner Morin qui préfère parler de « dysfonctionnement du tribunal », a indiqué que le doyen du Tribunal de première instance de Port-au-Prince et les magistrats s’étaient toujours présentés à leur bureau. « Des audiences des référés et d’autres audiences se tenaient au tribunal », a-t-il ajouté.

 Le CSPJ a délocalisé la Cour d’Appel

Me Morin a, en outre, informé que le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) a délogé la Cour d’Appel en raison du fait que les juges se trouvaient dans l’impossibilité de rendre des arrêts. « Les locaux du bicentenaire étant inappropriés à la Cour d’Appel qui fonctionne en collège les juges n’ont pas pu rendre les arrêts », a-t-il expliqué. D’après l’homme de loi, cette décision qui relève de l’attribution du CSPJ, est irrévocable. « Si le CSPJ en a décidé ainsi, aucun pouvoir ne peut s’y opposer. Le pouvoir judiciaire est indépendant » ,affirme le président de l’ANAMAH . Le magistrat Claude Jean, fraichement nommé par le ministre de la justice, a prêté serment au nouveau local, ajouté Me Morin.

 Le  calme au bicentenaire : fruit d’une trêve entre gangs rivaux

Pour le président de l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens, le calme constaté actuellement dans le secteur est précaire en raison de son origine. « Le calme apparent qui existe au niveau du Bicentenaire n’est pas le fruit du CSPN, ni de la Police Nationale d’Haïti, c’est plutôt le fruit d’une entente trouvée entre les différents groupes armés, aussitôt que les hostilités reprennent, le tribunal va se retrouver dans la même situation, analyse-t-il. Me Morin rappelle que récemment des individus armés ont paradé à travers les rues la Port-au-Prince, avant de regagner leur fief en plaçant des séparateurs sur la chaussée. 

 C’est toute la zone qu’il faut pacifier

D’après Jean Wilner Morin, les dispositifs de sécurité mis en place par le gouvernement  en vue de garantir le bon fonctionnement du Palais de Justice sont limités.  « Il n’y a pas que le tribunal à sécuriser, c’est toute la zone.  Car, c’est dans toute la zone qu’ils opèrent », a-t-il fait remarquer. « Des agents de toutes les unités de la PNH peuvent monter la garde au niveau du tribunal, mais le problème demeure, car en rentrant nous, une fois arrivés la Grand Rue, nous serons à nouveau exposés », a poursuivi le magistrat qui plaide en faveur de la délocalisation du Palais de Justice en attendant la mise en application d’un plan de sécurité efficace.

 L’ANAMAH envisage de réagir

Si la situation perdure, prévient Jean Wilner Morin, l’ANAMAH sera obligée de demander aux juges de rester chez eux. « Nous sommes payés pour travailler, nous en avons toujours pris le risque, mais la vie est importante, on nous doit protection. On ne peut pas exposer ainsi la vie du personnel du tribunal », a fait valoir l’homme de loi avant d’exhorter les autorités à engager des pourparlers avec le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire pour remédier à ce problème.

Rappelons qu’en janvier dernier, un ultimatum  lancé par des bandits régnant en maitre et seigneur dans les quartiers voisins du Boulevard Harry Truman, avait obligé avocats, juges, greffiers, et l’ensemble du personnel à quitter immédiatement le Palais de justice.

Marc Andris Saint-Louis

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