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Des prisonniers qui se prennent en charge

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Des prisonniers du pénitencier national font preuve d’esprit d’initiative en fabriquant des cartes d’anniversaire, des cartons d’invitation, des avis de mariage et bien d’autres documents de ce type. Souvent négligés par leur famille, ils trouvent ainsi un moyen de subvenir à leurs besoins.

En Haïti, les prisonniers ne sont pas trop bien vus et n’ont pas trop d’importance. Ils font souvent l’objet de stigmatisation, ce qui occasionne souvent un repli sur soi, entraînant une forme de marginalisation dont ils souffrent parce que l’espace carcéral ne leur apporte rien de bénéfique.

En 2017, un groupe d’une dizaine de détenus du pénitencier national a créé un atelier nommé « KATIZANA », fabriquant des cartes pour toutes sortes d’occasions. « Une fois en prison, ils sont privés de liberté. Ils ont besoin de subvenir à certains besoins. Pour cela, ils se sont dit qu’il faut mettre en valeur leur savoir-faire. Une fois qu’ils sont abandonnés par leur famille et que certains de leurs amis qui ne leur apportent plus de nourriture, leur situation se complique. Ils se sont mis à fabriquer des cartes artisanales pour s’assurer d’un minimum de survie dans une prison à perpétuité aux allures d’enfer », nous explique Richard Trezil, porte-parole de l’atelier.  

 Privés de liberté, ils font face à de sérieux obstacles pour vendre leurs produits et d’en tirer profit. Pour cela, ils font appel à certains proches pour la vente. « Dès que les cartes sont vendues, une partie de l’argent nous revient. Nous nous achetons du savon, nous économisons aussi une partie afin de payer un avocat pour assurer notre défense », affirme un prisonnier dont l’identité n’a pas été révélée. Après plusieurs tentatives, le projet semble avoir atteint son sommet. Avant, ils n’avaient pas de point de vente. Quelques temps après, ils en ont plusieurs, dont des supermarchés.

KATIZANA est en train de devenir bien plus que ce que pouvaient penser les détenus. Plusieurs personnes, de différents secteurs, soutiennent cette initiative. L’atelier est aussi un espace de récupération psychologique. Les séances de travail permettent aux détenus de mieux passer le temps, de penser à autre chose qu’au suicide ou à la haine.

Ces détenus souhaitent aussi, à travers KATIZANA, donner une autre image d’eux-mêmes. Ils essaient de convaincre le monde extérieur d’avoir une autre perception des personnes privées de liberté. 

Josué Benjamin!

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