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Cyberattaque contre les États-Unis: Trump minimise l’intrusion et le rôle de la Russie

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Le président américain Donald Trump a minimisé samedi la gigantesque cyberattaque qui a visé les réseaux informatiques américains et le rôle supposé de la Russie dans une série de tweets. Les soupçons des experts informatiques américains convergent pourtant vers Moscou.

Comme un air de déjà vu. Le président américain Donald Trump a minimisé, samedi 19 décembre, la portée de la cyberattaque contre les systèmes informatiques américains, tout en dédouanant Moscou. Son propre secrétaire d’État, Mike Pompeo, lui-même ancien chef de la CIA, avait pointé la Russie du doigt pour cette cyberattaque qui serait en réalité motivée par une vaste opération d’espionnage.

« La cyberattaque est bien plus importante dans les médias +Fake News+ qu’en réalité », a tweeté M. Trump. « Tout est sous contrôle. Russie, Russie, Russie, c’est le slogan prioritaire quand n’importe quelle chose arrive », même si, selon lui, « ça pourrait être la Chine (c’est possible!) ».

Le président américain, qui n’a toujours pas reconnu sa défaite lors de la présidentielle du 3 novembre, en a profité pour réaffirmer sans preuve que des fraudes avaient pu affecter le scrutin.

« Il aurait aussi pu y avoir une attaque contre nos machines de vote ridicules pendant l’élection que j’ai remportée haut la main, c’est clair maintenant, ce qui en fait encore plus une honte pour les États-Unis », a-t-il écrit dans un tweet aussitôt assorti d’un avertissement de Twitter sur le résultat de la présidentielle, remportée par le démocrate Joe Biden.

L’étendue estimée de la cyberattaque ne cesse de s’élargir à mesure que l’on découvre de nouvelles victimes, au-delà des États-Unis, ravivant les craintes face aux risques d’espionnage.

« C’était une entreprise très importante, et je crois que nous pouvons maintenant dire assez clairement que ce sont les Russes qui se sont engagés dans cette activité », a-t-il dit.

La Russie a fermement démenti être impliquée dans cette affaire. « La Russie ne mène pas d’opérations offensives dans le cyberespace », a déclaré l’ambassade russe à Washington.

« Tout le monde évalue les dégâts »

Les hackeurs ont réussi à compromettre le logiciel Orion de la firme américaine SolarWinds, utilisé pour la gestion et la supervision de réseaux informatiques de grandes entreprises ou d’administrations.

John Dickson, de la société spécialisée dans la sécurité Denim Group, explique que de nombreuses entreprises privées potentiellement vulnérables se démènent pour renforcer leurs protections, allant jusqu’à envisager de rebâtir totalement leurs serveurs.

« C’est tellement gros que tout le monde évalue les dégâts en ce moment », a-t-il dit à l’AFP. « C’est un coup grave porté à la confiance dans l’Etat et dans les infrastructures cruciales. »

L’Agence de sécurité nationale, qui supervise le renseignement militaire américain, a appelé à une vigilance accrue pour empêcher un accès des pirates aux systèmes clés de l’armée ou de l’Etat.

De fait, les experts soulignent la menace que cette cyberattaque représente pour la sécurité nationale, non seulement en cas de prise de contrôle des infrastructures cruciales mais aussi en cas d’accès au pilotage des réseaux de distribution de l’électricité ou d’autres services publics.

Selon les informations connues à ce stade, les pirates ont réussi à pénétrer les emails internes du Trésor et du ministère du Commerce américains.

Le ministère de l’Energie a confirmé vendredi avoir été touché, tout en assurant que le logiciel malveillant avait épargné ses missions les plus sensibles, notamment la branche chargée de la sécurité de l’arsenal nucléaire.

Le président élu Joe Biden a promis de faire de cette cyberattaque « une priorité » dès sa prise de fonctions le 20 janvier.

Avec AFP

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