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Le Commissaire du Gouvernement élucide les motifs de l’arrestation de l’ex-sénateur Nenel Cassy

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Arrêté le 21 janvier 2021, puis relâché quelque temps après, l’ex-sénateur des Nippes, Nenel Cassy, aurait proféré des menaces graves risquant de troubler la paix publique, confie le Commissaire du gouvernement, Jean Herntz Muscadin, à vision 2000. L’homme politique aurait ordonné à ses compagnons d’incendier le commissariat en cas de non-libération des écroués. Parallèlement, la Direction politique de l’opposition démocratique (Dirpod) condamne cette arrestation qu’elle qualifie de persécution politique tout en invitant la population à rester sur le qui-vive.

La nouvelle a fait sensation. Dans un contexte où l’opposition se concentre sur la meilleure stratégie à adopter pour forcer Jovenel Moïse à se conformer au prescrit de l’article 134-2 de la constitution de 1987 amendée, un de ses leaders a été arrêté par les agents de la police de Miragoâne sous l’ordre du commissaire du gouvernement de cette juridiction. Sur le vif, les opposants au pouvoir ont dénoncé un acte de persécution politique. La clameur publique soutenait que le sénateur vient d’être arrêté par le Commissaire sous l’ordre direct du chef de l’État.

En réalité, rien de ce qui circulait ne s’apparentait à la vérité, soutient le Commissaire du Gouvernement. Se fiant à ses informations faisant croire que le sénateur aurait menacé d’incendier avec ces compagnons le commissariat en cas de non-libération des militants arrêtés, le commissaire a ordonné l’arrestation du membre du secteur démocratique et populaire. Il en a aussi profité pour s’inscrire en faux contre les rumeurs liant le Président à cette arrestation. « Moi j’arrête pour la loi et non pour des individus. Tant que je suis en poste, je ne vais accepter aucun vagabondage dans ma juridiction », fait savoir l’homme de loi.

M. Muscadin est formel. Il vient de détourner un bain de sang à Miragoâne, car les armes récupérées ( 2T65 et 2 Galils modifiés) appartenaient au sénateur en question, selon ce qu’a relaté le CG. « Je demande au DCPJ de rendre public le rapport. Si cette institution n’affirme pas que les policiers arrêtés aient concédé que ces armes sont les propriétés de Nenel Cassy, je démissionnerai », balance Jean Herntz Muscadin. Il informe par ailleurs que les chefs d’accusations retenus contre les militants arrêtés sont: casses, vols, etc. Environ neuf d’entre eux sont libérés sous l’insistance du sénateur.

Avant la tenue de la manifestation, le Commissaire avait interdit l’accès au département à plusieurs véhicules transportant des manifestants qui, pour la plupart, voyageaient sans pièces d’identification et portant valises, cagoules, entre autres. D’autres véhicules immatriculés service de l’État ont été aussi de la délégation. Lors de cette fouille, 4 policiers sans ordre de détachement ni ordre de route, avec 4 armes de guerre s’opposaient à l’arrestation de deux présumés bandits recherchés par la police. Ils furent arrêtés au niveau de Petit-Goâve et remis à la DCPJ. Questionné sur une vidéo virale sur les réseaux sociaux, le Commissaire nie ce message diffusé en son nom.

La DIRPOD condamne l’arbitraire et exige la démission du CG

La direction politique de l’opposition démocratique (DIRPOD) n’a pas pris de temps pour réagir. Selon elle, cette arrestation ne cadre pas avec la loi. Elle exige justice pour les victimes, mais aussi la démission sans délai du CG car, insiste-t-elle, la nation a juré de ne pas perdre les acquis démocratiques au bon plaisir d’un apprenti dictateur.

La DIRPOD qualifie d’arbitraire et d’inconcevable ce qui s’était produit à Miragoâne dans l’après-midi du 21 janvier en cours. Il s’agit de l’expression la plus simple de la velléité du chef de l’État d’instaurer la dictature dans le pays. Relatant la nouvelle stratégie de Jovenel Moïse de pourchasser les militants politiques à la veille du 7 février 2021, la DIRPOD rappelle aux fonctionnaires de l’État, qui font des excès de zèle, qu’ils répondront de leurs actes par devant qui de droit. Parallèlement, elle invite tous les secteurs à se serrer les coudes afin de dépasser la division qui affaiblit l’opposition, tout en encourageant la population à rester entièrement mobilisée.

Soulignons que M. Cassy, tout étant en garde à vue, avait dénoncé l’instrumentalisation de la PNH à des fins criminelles. Selon le sénateur, Jovenel Moïse a privé l’opposition de moyens financiers puisqu’ils menacent les membres du secteur privé des affaires en cas d’appui financier à la lutte populaire. Il rappelle que le locataire du palais national a, à son service, le G9, la milice de la PNH, le BSAP, entre autres.

Daniel Sévère

danielsevere1984@gmail.com

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