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Des manifestations de plus en plus sanglantes pour les journalistes

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Le journaliste Dieu-Nalio Chéry vient allonger la liste des journalistes victimes des agents de l’ordre ces derniers temps. Le mercredi 10 février 2021, le confrère est blessé d’une grenade lacrymogène à la jambe. D’autres ont fui, in extremis, le pickup de radio Télé Pacific à l’arrière duquel une grenade a été lancée.

Une nouvelle tournure est prise dans la bataille contre le pouvoir. Les journalistes, qui assuraient la couverture des manifestations, sont devenus comme des cibles de la PNH extrêmement décriée pour ses interventions généralement brutales lors des différents mouvements de rue visant à exiger le départ du chef de l’État, Jovenel Moïse. À la fin du mois de janvier, les policiers ont visé même des journalistes afin de prendre le contrôle de la manifestation à direction de l’ambassade américaine. Le présentateur du journal « Bon pawòl » de radio Caraïbes FM, Réginald Rémy a été blessé d’une balle en caoutchouc. D’autres confrères ont signalé avoir été malmenés dans l’exercice de leurs fonctions.

Au début de la semaine, deux autres furent touchés par balle lors d’une tentative des proches de l’opposition de reprendre la mobilisation. À cela s’ajoutent le cas de Dieu-Nalio Chéry et les journalistes de radio Télé Pacific victimes respectivement d’une grenade lacrymogène à la jambe et d’une autre à l’arrière du pickup les transportant.

Des journalistes qui se trouvaient dans les parages évoquent le début d’une répression sauvage contre la presse. Selon eux, il est inconcevable que les policiers prennent pour cibles les travailleurs de la presse qui, dans des conditions assez difficiles, font tout pour servir la population dans la limite de leur droit garantie par la Constitution haïtienne. Très remontés, ils appellent les responsables de l’État, y compris le haut état major de la police nationale d’Haïti, à assumer leur responsabilité.

Réagissant à chaud, certains d’entre eux se questionnent sur le motif réel des policiers de faire usage abusif du gaz lacrymogène dans une manifestation qui ne mobilise pas trop de mon de et qui, selon eux, se déroulait dans une ambiance plus ou moins pacifique. Dans un contexte où presque tous les acteurs demeurent convaincus que la police est orientée à d’autres fins, des travailleurs de la presse pensent à des ordres exprès. Ils renouvellent, par ailleurs, leur volonté de ne pas laisser piétiner leurs droits et les acquis démocratiques.

Notons, au passage, qu’une marche s’est tenue, il y a moins d’un mois par les journalistes, pour dénoncer la brutalité policière et exiger que les policiers arrêtent de violer le droit des travailleurs de la presse qui  font  tout  pour  former et informer  la  population.

La rédaction

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