La société civile haïtienne a réalisé la manifestation de la décennie
2 min readÀ l’appel de la commission protestante contre la dictature en Haïti (CPCDH) et de la structure » nap mache pou lavi », une marée humaine a déferlé dans les rues de la capitale haïtienne, le dimanche 28 février 2021. C’était l’occasion pour la société civile de dénoncer, entre autres, le kidnapping, l’inconstitutionnalité du pouvoir, la dictature. Elle en a profité pour inviter de façon élégante la communauté internationale à supporter la démocratie en Haïti.
Le moins qu’on peut dire, c’est que le peuple haïtien a réalisé la marche de la décennie. Il était impossible de savoir exactement combien de citoyens ont foulé le macadam. Et, de surcroît, ils étaient tous pacifiques.
La presse utilise tous les qualificatifs pour décrire ce qui s’est produit à Port-au-Prince ce 28 février. Un coup de massue porté contre le régime en place et la représentante du secrétaire général de l’ONU en Haïti qui a minimisé l’effectif de la manifestation du 14 février. Cette marée humaine qui sillonnait les rues de la capitale a tout bonnement envoyé symboliquement à la communauté internationale, fidèle à Jovenel Moïse, le message du ras-le-bol populaire face à la conjoncture actuelle.
C’était plus que spectaculaire. Les manifestants généralement agitateurs ont, au lieu des barricades enflammées et de la casse habituelle, offert des fleurs aux agents de sécurité et aux policiers qui, eux aussi, ont affiché une attitude bon enfant lors de cette marche.
Néanmoins, les protestataires sortis pour exiger le respect de la Constitution, dénoncer la dictature et le kidnapping, ont scandé des propos hostiles au chef de l’État. Ils ont été particulièrement acides contre la cheffe du BINUH qui a présenté des données mensongères au conseil de sécurité de l’ONU, concernant la manif du 14 février 2021.La matraquant sur les réseaux sociaux, ils ont scandé : » Madame La Lime ne sait pas compter ».
Les protestataires fatigués du pourrissement de la situation en Haïti ont délivré le message comme voulu avec des pancartes sur lesquelles étaient inscrites toutes les revendications des manifestants. Ils n’ont pas arrêté de brandir l’image de la Constitution et le drapeau haïtien sur tout le parcours.
Cette marche qui confirme une fois de plus le déficit de confiance populaire dans les politiques haïtiens, a vu marcher sur la chaussée aux côtés de la foule immense des acteurs de la politique, des artistes, des écrivains et des étudiants, entre autres.
Le seul point noir de cette journée historique a été l’accident du char musical, qui a occasionné plusieurs blessés.
La rédaction