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Précaution maximale!

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Personne n’est sans savoir que le système sanitaire haïtien n’existe que de nom.  Ce n’est un secret pour personne que le très petit nombre d’hôpitaux que nous  avons font face régulièrement à des problèmes de toutes sortes. Il serait aussi  insensé d’ignorer qu’il n’existe pratiquement pas une politique publique de santé au niveau de l’État, alors que ce dernier est payé paradoxalement par les petites bourses qui n’ont pas accès aux soins de santé. Ni même à une consultation.

Le pays est entièrement malade. Il ressemble à un tas de débris entassés ça et là et autour desquels des gens désespérés grouillent comme des insectes. Les institutions sont mortes, les gens aussi (moralement bien sûr). Dans ce contexte, surgit la pandémie du coronavirus. On dirait, l’épidémie du siècle.

Cette tueuse a déjà  mis le monde à genoux. Des pays comptés parmi les plus développés ont été totalement surpris. Chaque jour, on en comptait les cadavres par  milliers. Pour les hospitalisations, n’en parlons pas. Fragile de son état, la Covid-19 affecte tout. Elle isole les individus comme les États. Conséquences: fermeture des frontières, quarantaine, distanciation sociale, etc. Elle a carrément changé notre manière de vivre.

En Haïti, on vantait notre résistance  aux assauts de cette maladie lors de la première vague. Survient  maintenant la deuxième vague avec deux variants particulièrement dangereux annonciateurs d’une catastrophe. Plusieurs personnalités très connues sont déjà décédées. Les centres de santé pouvant accueillir les personnes atteintes de la covid-19 sont dépassés. Des problèmes d’espaces, de fournitures, entre autres  contraignent ces hôpitaux à lancer des appels au secours. Les chiffres du MSPP sont alarmants.

Dans cette perspective où les capacités d’accueil de plusieurs centres sont saturées. Dans un contexte où les villes de province peinent à trouver  la disponibilité d’au moins un centre de prise en charge. Considérant les dépenses exorbitantes effectuées par l’État l’année dernière pour l’acquisition d’intrants non visibles jusqu’ à ce jour. Considérant l’impact de la situation sécuritaire du pays avec des zones inaccessibles. Considérant l’incrédulité de la population  vis-à-vis de l’existence réelle de la maladie et de sa capacité à tuer massivement, il est fondamental que l’on applique sans aucune négligence la prévention. Il est nécessaire que les élites donnent le ton. Il est d’une urgence extrême que l’État lance une campagne de sensibilisation intense sur tout le territoire national.

Cette crise sanitaire ne doit pas servir de cadeau  aux dirigeants pour qu’ils profitent d’un moment de répit afin de consolider le pouvoir. Au contraire, c’est une occasion qui leur est offerte d’agir, au moins pour une fois, dans l’intérêt de la population. Notre population est certes jeune mais nombre d’entre nous sont souffrants. Les personnes présentant des co-morbidités sont des proies tout désignées  face à la maladie. Donc, la prudence est de mise.

Il faut aussi encourager  le secteur privé, les organisations de la société civile à participer à cette campagne qui est une obligation. Le port du masque, la distanciation physique, le lavage des mains, entre autres, doivent être une obligation. Seul, le sens de l’intelligence, de la responsabilité, de la solidarité, de l’amour de soi peut relativement épargner le pays de cette catastrophe qui coïncide, malheureusement, avec une saison cyclonique et une grave crise politique.

« Inutile de rappeler les manières dont la maladie est transmise. De ce fait, le MSPP et toutes les autres instances impliquées dans la sécurité du pays doivent créer une synergie en vue de s’assurer que les regroupements, aussi minimes soient-ils, soient bannis dans tous les recoins du pays. Notamment, les fêtes champêtres, les activités culturelles, les activités des discothèques et boites de nuit, les gaguères, les transports en commun. Les autorités doivent agir avec célérité contre la négligence des citoyens. .

Le virus a une capacité extraordinaire de contaminer massivement. Par conséquent, chacun est dans l’obligation de considérer tout vis-à-vis comme un potentiel infecté. Aussi, est-ce un impératif pour l’État d’intégrer toutes les couches sociales à la démarche de prévention, de mobiliser toutes les compétences puisque une personne infectée peut, à elle seule, contaminer en un laps de temps très court un nombre incalculable de gens.

Nous mourrons tous si les gangs continuent à massacrer les quartiers. S’ils continuent à couper l’accès à la circulation. Si l’État continue de ne pas assister les gens qui dorment à même le sol sur les places publiques, les terrains de loisirs et autres espaces accueillant les déplacés. Que deviendrons-nous, si les intempéries nous frappent de plein fouet? Montrons-nous intelligents, protégeons-nous, protégeons les autres, participons activement à la campagne de sensibilisation. Le coronavirus est mortel et il est bien présent dans nos murs. La vie est précieuse, la santé d’abord ; tout le reste vient de surcroît.

Daniel Sévère

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