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L’inquiétante situation des deplacés de Martissant au centre Sportif de Carrefour

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Estimés à environ deux mille personnes au Gymnasium de Carrefour, les réfugiés qui fuient la terreur des gangs armés à Martissant vivent dans une promiscuité totale et sont encore sous le choc. Conscient du danger que courent ces gens, l’agent intérimaire de la commune de Carrefour Jude Édouard Pierre, appelle à l’aide les autorités gouvernementales. Le journal Le Quotidien News est allé les rencontrer.

Leur nombre augmente de plus en plus. Ils sont enfants, jeunes femmes, femmes enceintes, jeunes hommes, etc…Entassés au Gymnasium du centre  sportif de Carrefour. Ces réchappés de Martissant sont sous le choc  depuis le début des affrontements entre les gangs armés dans la troisième circonscription de Port-au-Prince le premier juin 2021.

Pour continuer à survivre, ces réfugiés  bénéficient des efforts conjugués des responsables de la Mairie de Carrefour, de l’Unicef, de l’organisation ADRA, de la DINEPA, qui leur fournissent des plats chauds à raison de deux fois par jour, des vêtements et des kits hygiéniques. En dépit de cet élan de solidarité manifesté, ces citoyens souhaitent que le calme soit rétabli pour pouvoir regagner leur maison.

« Je ne suis pas à l’aise dans cette situation où il y a peu de ressources pour  l’ensemble des familles ici », a soupiré un père de famille, déplorant la non-assistance des autorités gouvernementales depuis la détérioration de la situation.

La promiscuité dans laquelle évoluent ces déplacés constitue une autre source de préoccupation. Le risque de délinquance sexuelle est très élevé. Ce qui a rendu perplexes certaines mères de famille qui craignent que  leurs adolescentes ne soient victimes d’agressions. « Ma fille de 14 ans a failli être violée par un voyou dans le centre, je suis extrêmement vigilante, je ne dors pas  même  le soir », a expliqué une mère de famille avec beaucoup d’inquiétude.

« C’est pour la première fois que je vis pareille situation, on n’a pas beaucoup d’intimité ici. », a craché une jeune fille, le visage crispé.

De son côté, l’agent intérimaire de la commune, n’a pas caché son angoisse. Jude Eduard Pierre visiblement dépassé par la situation s’inquiète, tenant compte du danger que  courent  les gens face au covid-19 qui bat son plein dans le pays.  « Cela peut créer d’avantage de panique dans la société,  il n’y a pas un hôpital pour prendre  en charge les patients atteints de covid-19 a Carrefour », se plaint l’édile de la commune, avant de  lancer un appel au secours en faveur de ses habitants.

Plus loin, Jude Eduard Pierre a fait ressortir la nécessité pour le Gouvernement en place de prendre des dispositions afin de permettre à ces réfugiés de regagner leur maison en toute tranquillité, soulignant qu’il y a aujourd’hui célérité dans l’urgence.

Ce qui demeure certain, c’est que la population attend encore la présence des forces de l’ordre qui avaient promis de calmer le jeu des bandits en rétablissant le calme à l’entrée Sud de la capitale haïtienne. 

Mario Sylvain

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