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Le dossier d’enquête sur l’assassinat de l’ancien Bâtonnier Monferrier Dorval au point mort une année après le crime

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Il n’était pas encore minuit quand  Me Monferrier Dorval, Bâtonnier de l’Ordre des avocats de  Port-au-Prince, a été assassiné au moment de rentrer chez lui le 28 août 2020. On se souvient des photos montrant l’homme de loi, véritable sommité du droit, professeur émérite,  gisant dans son sang. Elles avaient provoqué l’émoi un peu partout au cours de cette soirée du vendredi.

« Le pays n’est ni dirigé ni administré”, avait martelé l’ancien Bâtonnier, le jour même de son exécution en analysant méticuleusement la situation d’Haïti. Une année plus tard, de nombreuses voix continuent de s’élever pour réclamer justice pour l’ancien Bâtonnier.

Le refus de la création d’une commission d’enquête internationale sur le dossier

A la suite de ce  crime odieux qui a soulevé la révolte et l’indignation chez plus d’un, plusieurs institutions nationales et internationales,  dont Avocats sans frontières (ASF), l’Office  de protection du Citoyen (OPC), la Confédération internationale des Barreaux (qui avait écrit à l’ancien Président Jovenel Moïse à plusieurs reprises, ainsi que la Fédération des Barreaux d’Haïti) avaient sollicité la création  d’une commission d’enquête internationale indépendante afin d’appuyer les autorités nationales chargées de l’enquête sur l’assassinat du Bâtonnier Dorval.

L’ancien Chef de l’État Jovenel Moïse qui allait être assassiné dans la même zone moins d’un an plus tard refusait catégoriquement la mise sur pied de cette commission, arguant qu’il revenait à la justice haïtienne de faire jaillir la lumière sur ce dossier.

Une enquête parsemée d’embûches

Le juge d’instructeur du dossier n’a pas  obtenu les moyens logistiques et sécuritaires requis pour le suivi du dossier. Qui pis est, les agents affectés à la sécurité du magistrat ont été désarmés.

Une année après, le dossier  reste cloîtré dans les tiroirs de la justice en dépit du fait que  la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) a bouclé et transmis son rapport d’enquête au cabinet d’instruction.

Le juge Renors Régis en charge du dossier avait soumis une commission rogatoire à la DCPJ, afin d’analyser les vidéos  du cadavre du défunt qui circulaient sur les réseaux sociaux.

Outre cela, le dossier d’enquête sur l’assassinat du feu Bâtonnier a été éclaboussé par toute une série de mauvaises nouvelles qui font plonger le pays dans l’abîme au fil du temps.

Dans son rapport d’enquête, le Bureau des affaires criminelles (BAC) indexe Modelet Senegeau, alias Abidy,Mackender Fils-Aime, Vilpique Dunès, alias Jay, Marckenson Charles, alias Cobra, Gerson Laurent, alias ti Luc ou Louco, Richelet Augustin, Johnny Toussaint et consorts. Le dossier du BAC relate que ces présumés bandits s’étaient associés pour assassiner l’ex-Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince.

Mario Sylvain

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