Séisme du 14 août 2021 : Michel Patrick Boisvert apporte des précisions sur des fonds versés par CCRIF et le FMI
3 min readParticipant à une conférence de presse organisée au Centre convention de la BRH, le mardi 31 août 2021, le Ministre de l’Économie et des Finances (MEF), Michel Patrick Boisvert a fait le point concernant certains fonds reçus par le pays, qui devraient contribuer à aider le pays à se relever après le séisme du 14 août 2021.
Plus de deux semaines après, Haïti est encore loin de sortir de la crise occasionnée par le séisme qui a ravagé la côte Sud du pays. Toutefois, les secours venant de parts et d’autres laissent entrevoir une lueur d’espoir. Aussi, la BRH et le MEF se mobilisent pour répondre à la situation. C’est ainsi qu’a été donnée cette conférence de presse au cours de laquelle le ministre de l’économie et des finances, après avoir fait un rapide bilan de la situation actuelle de la côte Sud, s’est attardé sur deux fonds reçus par le pays : un de la Catastrophe Caribbean Risk Insurance Facility (CCRIF) et l’autre du Fond Monétaire International (FMI).
En effet, selon Michel Patrick Boisvert, le bilan a dépassé les 2200 morts et le décompte des maisons détruites n’a pas encore pris fin. En outre, plus du tiers de la population des départements du Sud, de la Grand’Anse et des Nippes a été directement affecté par la catastrophe dont l’ampleur a été aggravée par la tempête Grace. C’est dans ce contexte, explique le ministre, que le pays a reçu ces fonds.
Toutefois, ces sommes n’ont pas été reçues par hasard. En effet, celles du Fonds Monétaire International (FMI) proviennent d’un fond constitué de Droits de Tirage spéciaux. « Haïti est membre du Fonds Monétaire International. Donc, bien avant le tremblement de terre, pour permettre aux pays membres de faire face aux impacts de la crise sanitaire, le Fonds Monétaire s’était engagé à faire une réallocation des DTS », explique le grand argentier de la nation. C’est donc un prêt de 224 millions de dollars que le FMI a octroyé au pays, à un taux de 0,05 % et cela s’est fait via la BRH qui travaille de concert avec le MEF sur les modalités de rétrocession de l’enveloppe en question au Trésor public.
Quant à la CCRIF, c’est un fonds d’assurance d’un organisme qui aurait été mis en place dans la Caraïbe depuis plusieurs années. « Haïti, depuis 2007, a souscrit à ce Fonds d’assurance. De 2007 à aujourd’hui, ça fait beaucoup de temps depuis que Haïti paie régulièrement sa prime d’assurance », déclare Michel Patrick Boisvert. Il affirme aussi que le pays a déjà reçu des indemnités de cet organisme à cinq reprises depuis son adhésion jusqu’à aujourd’hui : 7 millions de dollars après le tremblement de terre de 2010, 23,4 millions en octobre 2016 pour réparer les dégâts causés par le cyclone Matthew. En août 2020, suite aux inondations causées par le cyclone Laura, le pays avait reçu 7,2 millions de dollars.
Aujourd’hui, c’est 39.9 millions de dollars que le pays reçoit, à titre d’indemnité, du même organisme, un versement sur lequel le ministre insiste pour préciser qu’il ne s’agit pas d’un don que la CCRIF fait au pays. « C’est comme pour n’importe quelle police d’assurance : vous vous assurez, et s’il se produit un de ces évènements contre lesquels vous vous êtes assurés, vous recevez un dédommagement qui prend la forme d’une indemnité », explique-t-il, en parlant de la somme reçue.
Ketsia Sara DESPEIGNES