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Le contexte macro-économique actuel du pays est complexe et difficile, selon Jean Baden Dubois

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La situation de l’économie nationale est de plus en plus critique. En effet, lors d’une conférence donnée récemment, au Centre convention et documentation de la Banque de la République d’Haïti (BRH), le Gouverneur Jean Baden Dubois a fait savoir que le contexte macro-économique actuel est particulièrement complexe et difficile. « Je n’apprends rien à personne », a-t-il déclaré.

La hausse du taux de change, le déficit élevé de la balance commerciale, l’inflation galopante, le financement monétaire record, sont, entre autres, les maux qui caractérisent l’économie du pays. Face à cette situation, une frange de la population haïtienne se montre très inquiète. Conscient de cette préoccupation, le numéro un de la BRH, Jean Baden Dubois,  a apporté certaines précisions.

En effet, selon M. Dubois, le pays a connu deux années de croissance négative. Le tremblement de terre  du 14 août 2021 qu’ont connu les départements du Sud, de la Grand’Anse et des Nippes vient, selon lui, après deux années de croissance économique négative. « Tout indique pour l’année 2021 que la croissance économique  du pays sera négative.  D’après nos estimations à la BRH,  la situation des finances publiques est critique », déclare le patron de la BRH.

Parallèlement,  selon des données disponibles, le financement monétaire pour cet exercice a atteint plus de 40 milliards de gourdes. Ce qui explique que l’accord signé entre le Ministère de l’économie et des finances (MEF) et la Banque Centrale n’ait pas été respecté à la lettre. Car, selon cet accord, les deux parties ont conclu que le financement monétaire ne devrait pas dépasser plus de 39 milliards de gourdes pour cet exercice. Cette situation est due, selon M. Dubois, aux difficultés rencontrées par l’État central pour collecter des fonds. « Cette situation a eu pour conséquence une augmentation des besoins de financement de l’État  qui s’est manifestée par un financement monétaire », déplore le titulaire de la BRH.

Par ailleurs, si l’on en croit les données fournies par M. Dubois, la Banque Centrale a déjà injecté 348 millions de dollars US sur le marché des changes. Et, pour payer les produits pétroliers, la BRH a décaissé 550 millions de dollars américains.  En ce sens, en ce qui a trait à la stabilisation du taux de change et le paiement des produits pétroliers, la Banque de la République a puisé 898 millions de dollars américains dans ses réserves.

Pour l’année 2021, les transferts en provenance de la diaspora ont déjà atteint 2,7 milliards de dollars américains. Sans cette hausse des transferts, les réserves de la Banque Centrale seraient réduites à zéro, commente laconiquement le Gouverneur Dubois.

Par ailleurs, le Gouverneur de la BRH a souligné que les importations ont atteint un niveau de 3,4 milliards de dollars américains et que les exportations étaient autour de 700 millions de dollars américains. Ce qui explique que le déficit de la balance commerciale est très élevé, soit plus deux milliards de dollars américains au cours des neuf premiers mois de l’année 2021. Cette situation est, selon M. Dubois, à l’origine des déséquilibres forts qui affectent directement le taux de change.

Cluford Dubois

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