Quand l’insécurité atteint son paroxysme dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince
3 min readLes gangs armés tiennent toujours la dragée haute aux forces de l’ordre dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince où les habitants vivent un enfer. La semaine a été on ne peut plus tendue avec des bandes armés qui déambulent dans les rues en faisant parler la poudre.
Kidnappings, assassinats, vols à main armée : la situation dégénère vite après la période d’accalmie provoquée par l’exécution brutale de l’ex-Président Jovenel Moïse et le séisme du 14 août dans la presqu’île du Sud.
Les exactions des gangsters ne se comptent plus. Entre autres, des bandits armés ont attaqué, le 6 septembre, le prêtre catholique, André Sylvestre, au Cap-Haïtien. Celui-ci est décédé des suites de ses blessures, à l’hôpital Justinien. Durant la même semaine, Marie Ange Béril, une employée des Petits Frères et Sœurs et de la Fondation St-Luc, a été kidnappée le 7 septembre. Un arrêt de travail de travail a été, observé en vue de réclamer sa libération. Pour assouvir leur soif de sang, les malfrats ont assassiné l’entrepreneur José Pablo Sylvain par balle, le 9 septembre, à Santo 3, au Nord de Port-au-Prince.
Les membres du CSPN ont encore fait des promesses
Le Premier Ministre Ariel Henry qui a rencontré la presse cette semaine s’est dit préoccupé par la dégradation de la situation sécuritaire, notamment au niveau de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. « La sécurité n’est pas statique. À une certaine période, tout peut–être calme, contrairement à d’autres », a laissé entendre le Premier Ministre, faisant allusion au répit volontaire qui a été observé par les bandes armées.
De son côté, le directeur général ai de la Police Nationale, Léon Charles, a déclaré reconnaître la résurgence de l’insécurité dans la capitale et ses périphéries. Il a donné l’assurance que des dispositions seront prises, dont le renforcement de la présence des agents de l’ordre à certains endroits, pour empêcher les agissements des bandes armées. « La Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), est en train de plancher sur les récents cas de kidnapping recensés dans la capitale. La PNH doit se procurer de nouveaux moyens technologiques dans le cadre de la chasse aux malfrats », a poursuivi le DG de la PNH.
L’insécurité, l’un des facteurs à la base de la rareté du carburant
La pénurie de carburant continue de peser lourdement sur la vie socio-économique du pays. Des entreprises commerciales ont temporairement cessé leurs activités, faute de carburant. À l’origine de ce problème récurrent, la prise en otage du terminal de Varreux, là où est stocké environ 70 % de pétrole importé par le pays.
Depuis plusieurs jours, la zone de Drouillard et ses périmètres sont contrôlés par des gangsters. En raison de cette situation, les stations à essence ne peuvent plus être ravitaillées, au grand dam de la population. Le Président de l’Association nationale des stations-services, Marc André Deriphonse déplore l’impuissance des forces de l’ordre devant les agissements des gangs.
Entre insécurité, pénurie de carburant, black out et la crise humanitaire générée par le séisme du 14 août dans le grand Sud, la population haïtienne ne fait qu’accumuler les déboires durant ces derniers mois.
Mario Sylvain