yOn n’a pas redémarré!
4 min readOn aurait pu dire qu’on est toujours au point zéro en ce qui a trait aux réponses à adresser aux dégâts du dévastateur séisme du 14 aout 2021. Onze (11) ans après le « goudougoudou » de 2010, l’État haïtien n’a toujours pas les moyens même un mois après une catastrophe de réaliser le minimum.
Ce n’est pas coutumier pour l’haïtien, à quel que soit le niveau d’accepter qu’une situation lui dépasse. Cette nation cultive la drôle tendance de demander appui quand il y voit son intérêt mesquin. Personne ne veut composer. La conclusion c’est que la gestion post séisme de 2010 n’a rien à envier à celle de 2021.
Dans le sud, la situation reste en entier la même. La minime différence est que l’urgence a passé. Plus de survivants à récupérer et, pas de cadavres à extraire. Mais s’agissant de l’accompagnement de l’état aux rescapés, les réponses sont unanimes: l’état est aux abonnés absents.
D’ailleurs, il a témoigné son échec soutenant que la couverture de la réponse du séisme du 14 aout a atteint seulement 10% dans le sud. Les responsables de la protection civile dans ce département concèdent que leur capacité de réponse a été inadéquate aux besoins de la population. Ils ont aussi soutenu que sur les 82934 familles affectées seulement 25968 ont bénéficié de réponse en terme de distribution alimentaire et 34514 par des articles non alimentaires. La raison justifiant cette inefficacité résulte selon eux du délicat problème lié à la circulation.
Placé dans une région où ces genres de phénomènes naturels sont très fréquents, c’est très minable d’évoquer de telles justifications. Deux tremblements de magnitudes importantes, des cyclones ravageurs à répétition, aucune mesure n’a jamais été prise pour absorber les dommages. Pas de plan non plus pour améliorer la situation du pays progressivement. On doit se le rappeler que ces régions ont été constamment en alerte d’un possible séisme majeur, rien a été fait. Des prévisions catastrophiques sont faites sur le Nord, c’est la même situation. L’état prévoit et n’agit pas. Paradoxal.
D’ailleurs les dons en espèce et en nature ont pullulés sur le territoire en quantité abondante. Des millions sont promis à l’état pour pouvoir permettre au pays de se relever. Des pays étrangers sont précipités à notre chevet. Nombreux ont eu le temps d’intervenir avant les autorités haïtiennes. En dépit de tout les populations affectées ne sont pas secourues. Le pire, l’administration Henry semble se conforter.
Éviter la prolifération des camps de fortune est peut-être le seul mérite des autorités établies. Quant au reste, le bilan est catastrophique. Les rescapés sont obligés de se débattre seuls en vue de regarder la vie en face et progresser. Ceux ayant été transportés pour des soins nécessaires à Port-au-Prince étaient en difficulté de regagner leurs domiciles en région. L’État une fois de plus a donné des raisons à l’opinion de continuer à croire qu’il est temps de le reformer et le mettre au service de la nation. La tête du poisson est pourrie, ce séisme, entre autres en prouve l’évidence.
Pire, les hommes au pouvoir n’ont même pas joué le facilitateur afin d’aider les volontaires à accompagner les victimes. Les routes ne sont pas accessibles (MTPTC/ CNE inefficace). Les convois n’ont pas été sécurisés. Les gangs ont à nouveau repris du service isolant complètement le grand sud. Pas d’intervention policière ni de simulacre pour montrer sa bonne volonté. Depuis le jour même de l’incident, parait-il, la mission du pouvoir, semblait été déjà terminée.
Même le processus du déblaiement des infrastructures peinent à se manifester. 114 institutions scolaires sont détruites et seulement 45 sont démolies pendant qu’on est à deux semaines environ de la reprise des classes. Les sections communales demeurent encore marginalisées dans un contexte où les gangs coupent toute communication avec cette péninsule du sud. À cela s’ajoute la crise du carburant.
Un mois après, aucun détail sur les dons et fonds décaissés ou promis. Aucun plan de redressement à moyen ou à long terme n’est communiqué. L’emphase dommage est mise sur la politicaillerie. La meilleure méthode à maintenir le statu quo, de s’enrichir et de faire pérenniser la conjoncture du chaos.
Daniel Sévère